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Greenbuild 2015 : constats et réflexions de Louis-Philip Bolduc

26 novembre 2015

L’évènement Greenbuild 2015, qui s’est déroulé du 18 au 20 novembre à Washington, DC., a une fois de plus démontré qu’il s’agit d’un incontournable aujourd’hui pour connaître les tendances de l’heure en matière d’environnement bâti durable.

S’il faut retenir cinq aspects de cet évènement, le tout pourrait se résumer ainsi :

  • Transparence pour les matériaux : plus que jamais, l’enjeu d’obtenir les renseignements sur la composition des matériaux devient une exigence. Les outils pour décrire cette information telles la déclaration environnementale de produit ou l’analyse du cycle de vie représentent des options de plus en plus utilisées, et ce, sans nécessairement faire partie d’un projet qui vise LEED. On constate une réelle évolution des mœurs considérant le nombre d’entreprises qui emboîtent le pas. L’industrie prend conscience qu’un bâtiment durable s’avère un assemblage de matériaux et que pour être durable, le bâtiment doit être construit de matériaux qui le sont également.
  • Santé des occupants : autre évolution importante, le bâtiment durable n’est plus perçu uniquement sous l’angle de la performance énergétique et environnementale, mais se doit de considérer dorénavant la santé et le bien-être des occupants. Plusieurs conférences, ateliers et exposants abordaient cette question et soulevaient son importance. Les exigences pour réaliser un bâtiment durable commencent ainsi à refléter cette prise de conscience.
  • Diversification des certifications : l’industrie du bâtiment durable se diversifie et l’augmentation des connaissances entraîne de plus en plus de spécialisation. Par conséquent, le GBCI a présenté cette année cinq nouvelles certifications qui seront prises en charge par l’organisation en complément de LEED. Considérant aussi le Living Building Challenge qui est présent depuis quelques années, cette diversification démontre que les certifications s’adaptent à différents contextes et demeurent de précieux outils pour guider l’industrie vers de meilleures pratiques.
  • WELL : un nom à retenir dans un futur rapproché. Parmi les nouvelles certifications présentées en détail durant Greenbuild, WELL Building Standard est l’une de celles s’étant le plus démarquées, elle qui vise justement à considérer l’enjeu de santé et bien-être des occupants. En tenant compte de l’importance accordée à la santé durant l’évènement de cette année et de la prise de conscience à cet égard, il est clair que cette certification est susceptible d’obtenir une grande popularité. On peut d’ailleurs s’attendre à ce qu’elle fasse son apparition dans le paysage québécois assez vite.
  • Maturité de l’industrie : le principal constat qui se dégage de Greenbuild 2015 est sans aucun doute que l’industrie du bâtiment durable ne cesse de gagner en maturité. Nouveaux enjeux et nouvelles certifications sont des sujets qui viennent s’ajouter à ceux déjà connus auparavant et qui tournaient davantage autour de LEED. L’avènement de cette diversification des solutions et des opportunités marque une étape clé vers une intégration accrue des mesures durables dans les pratiques courantes.

Il sera maintenant intéressant d’analyser la tournure qu’a prise Greenbuild, cette année, en faisant en sorte que cet évènement devienne tranquillement un pôle du bâtiment durable plus que jamais diversifié. Cela risque d’être une avenue favorable pour accélérer la transition vers de meilleurs bâtiments toujours plus durables…

Ndlr : cet article a été produit pour voirvert.ca par Louis-Philip Bolduc, gérant de projets chez Pomerleau et président du CA de la Section du Québec du Conseil du bâtiment durable du Canada.