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Bâtiment durable… Et si la communication était une clé ?

22 septembre 2015

Centre de formation en développement durable CHRONIQUE DU CENTRE DE FORMATION EN DÉVELOPPEMENT DURABLE
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Au moment où les bâtiments consomment 40 % de l’énergie, 25 % de l’eau, 40 % des ressources mondiales en plus d’émettre près du tiers des émissions de gaz à effet de serre, un constat s’impose : nous sommes condamnés à innover et à revoir les façons de faire pour réduire une empreinte qui met en péril les générations futures.

La question n’est pas de savoir si l’on doit construire différemment, mais plutôt comment on peut le faire durablement.

La voie de la conception intégrée, qui favorise l’intégration des pratiques professionnelles, s’avère une avenue intéressante :

La conception intégrée est un des éléments clés de l’avènement du bâtiment durable. Contrairement à l’approche conventionnelle en construction, les principaux intervenants (client, architecte, ingénieur, entrepreneur, sous-traitant) sont invités à participer à la phase de conception du bâtiment, s’assurant ainsi que le design final soit optimisé en fonction des objectifs, notamment environnementaux, du client et des impératifs techniques de chaque spécialité (…). [1]

Puisque la conception intégrée implique inévitablement, en amont, un travail d’équipe et une plus grande communication entre divers professionnels, il importe préalablement que cette tendance prometteuse élargisse ses rangs d’adeptes. Il faudra donc que des convaincus deviennent des convaincants

Sortir de sa zone de confort n’est pas chose facile. Et tout changement induit, bien souvent, une résistance. Pourtant, on admire les visionnaires, on vibre devant leur soif de changer les choses et leur passion contagieuse. On admire leur audace, leur créativité et leur sens de l’innovation. Un leader est souvent perçu comme un « agent de changement ». Il pave la voie et ouvre des portes. Il fait les choses différemment. Avant tout, il s’entoure des meilleurs et mobilise les troupes autour d’une vision, d’une destination et de l’itinéraire pour y arriver.

Pour bâtir durablement, nous avons besoin de ces leaders :

  • ceux qui profiteront de toutes les tribunes pour communiquer la vision ;
  • ceux qui travailleront à consolider un réseau d’alliés et d’ambassadeurs qui, à leur tour, décupleront la portée du message ;
  • ceux qui, appuyés par des exemples inspirants, sauront capter l’attention, susciter l’écoute et générer l’engouement ;
  • ceux qui feront le pari de la communication.


Apprendre à communiquer

On pense à tort que la communication est un talent inné. Pourtant, transmettre efficacement son message, susciter l’engagement, convaincre un auditoire, gérer le trac sont des aptitudes qui, heureusement, s’acquièrent. Même Barack Obama, communicateur né, s’astreint à des simulations, à des répétitions et à un contrôle serré de son langage non-verbal. L’objectif : s’assurer de diminuer les « parasites » à la communication, « mettre en bouche » son message et le faire passer avec fluidité, confiance et authenticité.

Comme l’athlète de haut niveau, un bon communicateur s’entraîne avec rigueur, se prépare toujours, anticipe les coups et visualise ses interventions. Il ne cherche pas à copier le style de quelqu’un d’autre. Il mise sur ses forces, sa personnalité, sa couleur, son unicité.

À l’ère numérique, jamais n’avons-nous eu accès à autant d’information, d’opinions, de sources de divertissement et de distraction. On communique plus. Mais pour se démarquer, on doit communiquer mieux.

Cela veut d’abord dire savoir à qui l’on s’adresse, s’intéresser à nos publics et, surtout, éviter de les remplir comme des valises! Cela veut aussi dire de raffiner son message et de le personnaliser pour que l’interlocuteur reconnaisse sa réalité. Cela implique surtout d’arrêter de voir la communication comme un geste unidirectionnel. La communication est d’abord un échange. On veut qu’elle devienne une conversation et qu’elle se transforme en relation de confiance.

Bâtir durablement, c’est comprendre qu’on ne pourra changer les choses seul, qu’on devra définir ce qui devrait être mis en œuvre maintenant et s’entendre à cet égard. Plusieurs professionnels auront à travailler ensemble et à développer ces liens de confiance et de collaboration.

Il faudra écouter, apprendre à lire et à décoder le non-dit, s’intéresser aux jeux de coulisses, faire des consensus, rallier les troupes, mettre à profit des influenceurs et leur réseau pour accroître la portée de notre message, parfois capituler devant des arguments implacables et, souvent, trouver des voies de passage quand on pensait tout abandonner. Il faudra communiquer.

Vous avez le choix : résister et vous accrocher à vos vieilles façons de faire ou saisir cette formidable occasion de vous projeter dans l’avenir et d’incarner ce que votre industrie est appelée à devenir.

Des concepteurs de projets, certes. Les artisans d’un futur intelligent et des leaders en développement durable ? Encore plus ! 


[1] Fonds d’action québécois pour le développement durable (FAQDD) – Extrait d’un document présentant les projets prioritaires découlant de la mise en place, en 2010, de la Table réseau pour le secteur de la construction et de la rénovation et d’une série de consultations.


Julie-Anne Vien

Par Julie-Anne Vien, associée au Cabinet de relations publiques NATIONAL et formatrice au Centre de formation en développement durable de l’Université Laval.