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La localisation, talon d’Achille du bâtiment de bureau

30 mars 2020
Par Amandine Rambert, Urb. OUQ*

Boma Québec CHRONIQUE DE VIVRE EN VILLE
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Les efforts d’efficacité énergétique des bâtiments de bureau portent leurs fruits : les émissions de gaz à effet de serre des bâtiments diminuent et devraient continuer de le faire. Peut-on considérer que l’industrie du bâtiment commercial fait sa part dans la lutte contre les changements climatiques? Ce qui est certain, c’est qu’il reste un champ d’action majeur à investir : celui de la localisation des immeubles. Vivre en Ville s’est tout particulièrement intéressé aux immeubles de bureau. 

À l’échelle du Québec, en moyenne, les déplacements domicile-travail des employés de bureau émettent presque autant de gaz à effet de serre (1,2 million de tonnes éq. CO2/an) que l’opération des bâtiments de bureau (1,4 million de tonnes éq. CO2/an). Alors que les émissions liées au bâtiment diminuent, celles des déplacements ne cessent d’augmenter et devraient continuer de le faire dans les années à venir, en raison de l’augmentation de la motorisation des ménages (et de la popularité des véhicules fortement consommateurs) d’une part, des distances parcourues pour se rendre au travail d’autre part. Le poids du navettage repose à la fois sur le choix de localisation des ménages et sur le choix de localisation des entreprises. Il est grand temps de se pencher sur la question de la localisation. 

Outiller les décideurs

Pour alimenter la réflexion et surtout pour outiller les décideurs, Vivre en Ville a récemment publié le guide Localisation écoresponsable des bureaux : choisir un emplacement à haute valeur ajoutée qui réduit votre empreinte écologique, qui propose aux entreprises des stratégies de localisation éprouvées. Sous la forme de fiches pratiques, ce guide est l’aboutissement de deux années de recherche et de dizaines d’entrevues avec les multiples parties prenantes, professionnels de l’immobilier, investisseurs et gestionnaires immobiliers, entreprises, organisations de développement économique, de gestion des déplacements, municipalités, etc. 

Surtout, l’organisation a mis au point un indice d’écoresponsabilité, qui permet d’évaluer de 0 à 100 les emplacements pour valider qu’ils contribuent efficacement à la prospérité de l’entreprise, au bien-être des employés, à la réduction des émissions de gaz à effet de serre en transport et à la communauté. Cette auto-certification, qui s’inscrit dans la complémentarité des certifications liées au bâtiment durable, pourra être mise de l’avant pour souligner l’exemplarité des projets de construction ou de rénovation les plus audacieux. Elle permet par ailleurs d’obtenir jusqu’à 13 crédits LEED v4 Nouvelle construction, soit 40 % de la certification standard. 

Là où l’indice devient particulièrement intéressant, c’est lorsque le bail de l’entreprise se termine et lors de l’ouverture d’un nouveau local. Il devient alors un outil d’aide à la décision, puisqu’il permet à l’entreprise (ou à son représentant) d’évaluer le caractère écoresponsable des différents emplacements qu’elle envisage, de les comparer et de lui assurer qu’elle prend une décision écoresponsable. 

Le guide et l’indice d’écoresponsabilité sont disponibles gratuitement à l’adresse localisation-ecoresponsable.com. Et vous, quel est votre indice ?


*L’auteure est coordonnatrice - Aménagement et urbanisme, Vivre en Ville

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