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Matériaux de construction durables : en quête de transparence

9 août 2017

Bâtiment durable Québec CHRONIQUE DE BÂTIMENT DURABLE QUÉBEC
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Rassemblées par le Conseil du bâtiment durable du Canada - Québec (CBDCa-Qc) dans le cadre de la 3e édition du colloque Matériaux de la construction durable en juin dernier, onze firmes d’architecture québécoises ont uni leurs voix pour réclamer davantage de transparence aux acteurs de l’industrie des matériaux de construction.

À cette occasion, chacune des firmes a déposé une lettre d’intention adressée aux manufacturiers, encourageant ceux-ci à déployer tous les efforts nécessaires afin de documenter de manière exhaustive les impacts environnementaux de leurs produits. Il est attendu que plusieurs autres firmes emboîteront le pas, le mouvement vers plus de transparence ne faisant que commencer!

Impact LEED v4

Le 1er novembre 2016 a marqué le passage obligatoire à la version 4 du système de certification LEED, synonyme d’excellence dans le domaine de la construction. Bien que certaines caractéristiques du système demeurent sensiblement les mêmes, d’autres intègrent des révisions fondamentales. L’une des plus importantes est sans contredit l’imposition d’une plus grande rigueur en ce qui a trait à la sélection des produits de construction et à l’évaluation de leur performance environnementale. À cette fin, trois nouveaux crédits de la section Matériaux et Ressources ciblent une meilleure communication environnementale (transparence) et une optimisation de la conception.

Cette nouvelle réalité a d’ores et déjà entraîné d’importants changements dans la manière d’aborder la conception d’un bâtiment durable. Plusieurs termes et outils ont d’ailleurs fait leur apparition dans le paysage manufacturier au cours des dernières années dont, entre autres, les déclarations environnementales de produits (DEP).

Déclarations environnementales de produits

Ces documents prennent la forme de formulaires standardisés décrivant les impacts environnementaux d’un produit selon les critères d’analyse du cycle de vie, et ce, conformément au protocole ISO 14025. La DEP, résultat de bilans écologiques sur l’utilisation des ressources et des conséquences sur l’environnement (émissions de gaz à effet de serre, production de déchets, etc.), permet d’en apprendre plus sur la vie d’un produit, de l’extraction des matières premières le composant jusqu’à son recyclage ou son élimination.

Concrètement, les déclarations permettent aux donneurs d’ordres, aux spécificateurs et aux manufacturiers d’entretenir un dialogue transparent et rigoureux, bref de pouvoir évaluer la juste valeur écologique d’un produit. Les manufacturiers peuvent ainsi mieux se positionner et communiquer les nouvelles actions entreprises pour améliorer la performance environnementale de leur produit, l’efficacité de leur usine ou encore contribuer à favoriser la santé et le confort des occupants, habitants ou visiteurs d’un bâtiment.

Dans le contexte de changements climatiques que nous connaissons et la nécessité d’agir afin de changer les choses, la production des DEP fait figure d’incontournable pour les manufacturiers qui désirent établir et maintenir une part de marché, non seulement dans le bâtiment durable, mais dans le monde de la construction en général.

En bref

Une DEP :

  • fournit des renseignements environnementaux vérifiés par une tierce partie;
  • permet de comparer le profil environnemental de différents produits (mais ne présente aucune affirmation comparative);
  • est fondée sur les principes d’analyse du cycle de vie;
  • utilise des indicateurs d’impact environnemental reconnus;
  • assure la transparence de l’information grâce à un format cohérent et facile à comprendre.

Ce faisant, elle permet ainsi aux professionnels, architectes, ingénieurs et autres intervenants œuvrant dans le domaine de la construction d’effectuer des choix avisés et ultimement de limiter l’empreinte écologique de leurs projets.


François Cantin

Par François Cantin, M. Sc. Arch.
L’auteur est chargé de projets chez Coarchitecture, spécialiste des stratégies d’occupation et du confort de l’occupant au sein des environnements de travail, formateur pour le Centre de formation en développement durable de l’Université Laval ainsi que bénévole pour le CBDCa – Québec.