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L’intégration de bornes de recharge dans les bâtiments commerciaux

21 février 2017
Par Rénald Fortier

La disponibilité de bornes de recharge pour véhicules électriques s’impose de plus en plus dans les immeubles commerciaux et institutionnels. Mieux vaut donc prévoir leur intégration dès la conception d’un projet.

Tout près de 13 000. C’est le nombre de véhicules électriques que l’on comptait sur les routes du Québec au 30 novembre 2016, soit près de 3 000 de plus que six mois plus tôt, et il cesse de continuer de croître. Tout comme se déploie à un rythme accéléré le réseau de bornes de recharge publiques du Circuit électrique.

D’autres chiffres ? Quelque 800 bornes, réparties dans 189 municipalités, étaient reliées au Circuit à la fin de 2016 et on prévoit qu’on en dénombrera 1 100 au terme de l’année en cours – l’objectif est d’atteindre le cap de 2 500 en 2020. Le nombre de membres reliés au réseau de bornes publiques, lui, s’établit actuellement à près de 11 500, soit 2 500 de plus qu’en juin dernier.

Mis sur pied au printemps 2012 à l’initiative d’Hydro-Québec, le Circuit électrique est le plus grand réseau de bornes de recharge en sol québécois. Le second en importance, FLO, est alimenté et exploité par AddÉnergie – également fournisseur des bornes du Circuit électrique.

Le Circuit électrique, soulignons-le, a été créé avec quatre partenaires fondateurs : Les rôtisseries St-Hubert, RONA, Métro et l’Agence métropolitaine de transport. Il en compte aujourd’hui plus de 180. C’est dire.

« Le virage est bien amorcé. En même temps que les véhicules électriques ont plus une grande autonomie et que le coût de la batterie diminue, ça se démocratise beaucoup les véhicules et ça va continuer ainsi, observe Renaud Cloutier, chef – Relations au Circuit électrique. En 2012, il y avait trois modèles d’autos branchables et là, il y en a plus d’une vingtaine qui sont actuellement offerts sur le marché au Québec. »

Prévoir l’infrastructure dès le départ

La grande majorité des bornes de recharge du Circuit électrique sont actuellement implantées dans des stationnements extérieurs, mais de plus en plus sont intégrées dans les stationnements d’immeubles commerciaux et institutionnels. Le plus souvent dans de nouvelles constructions, mais aussi dans des immeubles existants. Comme au complexe Desjardins, au centre-ville de Montréal, qui offre quatre bornes de recharge publiques pour véhicules électriques depuis l’automne 2015, pour ne citer que cet exemple.

« Il y a de plus en plus de propriétaires immobiliers qui ont le réflexe de prévoir l’intégration de bornes au moment de la conception d’un projet, indique Renaud Cloutier. C’est tellement plus facile et plus économique que de le faire par la suite parce qu’il faut alors casser du béton, sans compter qu’il faut intervenir au niveau de l’installation électrique. Même si on n’installe pas des bornes immédiatement, c’est assurément une bonne stratégie que de mettre en place les câbles et l’entrée électrique requise. »

Alexandre Louis, vice-président aux ventes chez AddÉnergie, est bien d’accord : « Il vaut mieux prévoir l’infrastructure dès le départ, parce que ça fait une grande différence sur le plan des coûts, mais aussi son potentiel d’évoluer en fonction de l’ajout de bornes. Dans le cas d’un bâtiment existant, comme l’enjeu principal est la capacité de l’infrastructure électrique à absorber l’ajout de bornes, il est important de recourir à la borne intelligente puisqu’elle permet de réduire les coûts énergétiques, tout en contribuant à réduire ceux requis à l’installation. »

Pour lui, il ne fait pas de doute que les propriétaires de bâtiments durables sont plus enclins intégrer des bornes de recharge pour véhicules électriques, d’autant plus ceux visant l’obtention d’une certification LEED.

Renaud Cloutier note de son côté que les propriétaires d’immeubles qui adhèrent au Circuit électrique peuvent à tout le moins couvrir leurs frais d’exploitation. « La recharge publique, comme celle du Circuit, c’est un service pour lequel les usagers paient. Nous on perçoit ces argents au nom de nos partenaires et on les retourne aux propriétaires des bornes en fonction des transactions qui ont été effectuées.

« Et au fur et à mesure que les achalandages vont augmenter, conclut le représentant du Circuit électrique, il y a une forme de rendement de l’investissement qui va aider. Au minimum, c’est neutre, mais le partenaire a une possibilité d’atténuer son investissement. »

Crédits LEED 2009 vs LEED v4

LEED V4 - Véhicules verts (1 point)

Le crédit Véhicules verts du système LEED v4 propose dans l’option 1 pour le chargement de véhicules électriques d’installer l'équipement d'alimentation des véhicules électriques (bornes de recharge) pour 2 % des espaces de stationnement du projet. Comme exigences, il faut aussi identifier clairement et réserver ces espaces à l'usage exclusif des véhicules électriques. Ce crédit permet d’obtenir un point.

LEED 2009 - Véhicules à faibles émissions et à haut rendement énergétique (3 points)

Le crédit Moyens de transport de remplacement: Véhicules à faibles émissions et à haut rendement énergétique (AÉSc4.3) compte pour trois points, ce qui représentait un incitatif certain pour la certification. L’exigence est d’installer des bornes pour 3% de la capacité totale de stationnement de véhicules du site.

On peut se conformer au crédit en fournissant des prises de courant pour charger seulement les batteries des véhicules électriques. Installer des bornes électriques pour les véhicules hybrides gaz-électricité qui peuvent n’utiliser que l’électricité est considéré conforme.