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Le mur végétal du nouvel édifice du Mouvement Desjardins

7 mai 2014
Par Marie-Ève Sirois

Le Mouvement Desjardins bat des records avec un ouvrage d’art vivant, aux couleurs de l’organisation, intégré à son tout nouvel édifice de Lévis.

Lévis est désormais l’hôte d’un mur végétal intérieur de 65 mètres de haut. Ce tableau vivant, composé de six sections, est bien en vue sur toute la façade nord du nouvel immeuble de Mouvement Desjardins. L’œuvre technique et artistique Les Courants est d’une envergure telle qu’elle est visible depuis la rive opposée du fleuve Saint-Laurent, notamment à partir de la promenade Dufferin du Vieux-Québec. 

Patrick Poiraud, directeur de Green over Grey, firme responsable de la conception et de la réalisation de ce jardin intérieur, commente le projet : « Ce mur végétal est, selon nos recherches, le plus haut au monde à l’intérieur d’un bâtiment. » 

Construit au coût de 350 000 dollars, cet élément novateur fait partie du grand projet de revitalisation de la Cité Desjardins, amorcée en juin 2011. Autour de lui, s’articule le tout nouvel édifice du 150, rue des Commandeurs à Lévis, un bâtiment de 15 étages pour lequel on vise la certification LEED-NC, niveau Or. La livraison de ce dernier est prévue pour septembre prochain. 

Le concept du mur, développé par Coarchitecture, est de ramener la verdure à l’intérieur du bâtiment et de créer un environnement de travail agréable et empreint d’une approche biophilique. En ce sens, le mur végétal est composé de 11 000 plantes entièrement hydroponiques, qui imitent les stratégies de fixation des espèces sans sol, le long des cours d’eau ou en milieu forestier humide. 

Normand Hudon, associé de Coarchitecture, explique comment le mur végétal a vu le jour : « Un tel investissement doit être bénéfique sur plusieurs plans. D’abord, il donne une qualité exceptionnelle aux espaces intérieurs. Pensons notamment à son aspect esthétique et à ses qualités acoustiques. C’est aussi un symbole, aux couleurs de Desjardins, bien visible de l’extérieur. Et ce, pour un bâtiment phare de l’organisation. » 

Battre des records en hauteur est aussi synonyme de défis. Patrick Poiraud en fait état : « Nous avons déployé certains efforts, avec les ingénieurs du projet, pour trouver un équipement relativement léger, qui permettrait de donner accès à toute la hauteur d’une section, soit une douzaine de mètres. » La solution développée est composée d’une structure d’acier oxydé, intégrée au mur, qui permet d’accrocher une nacelle. Cette dernière peut donc monter et descendre le long de chacun des six tableaux. 

Grâce à ce système, les opérations d’entretien, exécutées aux trois semaines, sont aisément réalisables. Elles consistent à effectuer la taille et le nettoyage des plantes, de même que la vérification du bon fonctionnement des lignes d’irrigation. À cet effet, une série de goutteurs alimentent les plantes d’une solution nutritive à raison de cinq fois par jour, pour une durée de cinq minutes. 

Selon le fournisseur, un écran végétal offre une certaine capacité à filtrer les polluants de l’air ambiant (formaldéhyde, trichloréthylène, monoxyde de carbone, benzène, toluène, xylène et autres composés organiques volatils) en plus d’améliorer l’acoustique de l’espace environnant. « Au final, affirme Patrick Poiraud, c’est un jardin vertical au bénéfice des employés et une œuvre d’art qui rehausse à la fois l’esthétique et la valeur de l’immeuble. »

Vidéo

 

Le mur en chiffres
  • Coût : 350 000 dollars
  • Nombre de végétaux : 11 000
  • Variétés de plantes : 42
  • Dimensions : 65,2 m de hauteur sur 3 m en largeur
  • Superficie du mur : 196 m2
  • Épaisseur de la structure : 65 mm
  • Poids : 15-20 kg/m2, incluant les plantes

 

Les composantes du système
  • Structure métallique d’acier galvanisé
  • Panneaux HDPE (no 2) fabriqués à partir de plastiques recyclés à 100 % postconsommation (produits à partir de 1,5 t de bouteilles et de sacs de plastique)
  • Système d’irrigation goutte-à-goutte
  • Une natte d’enracinement en polypropylène
  • Deux nattes d’irrigation issues à 100 % de fibres textiles recyclées postconsommation
  • Lampes aux halogénures métalliques (intensité lumineuse uniforme de 300 lux sur une période quotidienne de 12 heures)
  • Une variété de plantes : lis de la paix (plante vedette), philodendrons, monsteras, figuiers, gingembres, sansevières, fougères cornes de cerf, scheffleras, clusies, bananiers...