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11 juillet 2017
Par Rénald Fortier

Coup d’œil sur un matériau granulaire fabriqué à partir de bouteilles de verre recyclées issues de la collecte sélective.

Si le recyclage du verre permet évidemment de détourner cette matière de l’enfouissement, il se traduit aussi par la fabrication de matériaux à haute valeur ajoutée. En témoigne sans contredit le verre cellulaire, un produit semblable à la pierre ponce dont les applications sont destinées au domaine de la construction et qui demeure toutefois encore largement méconnu au Québec, voire en Amérique du Nord.

Ce matériau est constitué à plus de 95 % de bouteilles et de contenants de verre récupérés, triés, réduite en une fine poudre à laquelle sont intégrés des adjuvants minéraux. Ce mélange est ensuite cuit au four, à 950 degrés Celsius, d’où il ressort en plaques qui se désagrègent en granulats ayant emprisonné d’innombrables bulles d’air au passage.

L’emploi d’une matière première recyclée inerte telle le verre et la présence d’air dans les pores du verre cellulaire concourent à en faire un matériau durable sans nul autre pareil, comme l’illustre son éventail de propriétés : efficacité thermique, imputrescibilité, légèreté, capacité drainante, résistance au feu et à l’humidité, haute résistance à la compression et stabilité dimensionnelle.

Le verre cellulaire - Photo de MISAPOR

Ce n’est donc pas un hasard si ce matériau, qui peut entre autres être utilisé comme isolant, remblai ou sous-couche pour les toitures végétalisées, a depuis longtemps fait sa niche sur le marché européen, notamment en Suisse, en Allemagne, en Espagne, en Autriche et en Italie. Sans compter que des percées commerciales ont aussi été réalisées ailleurs dans le monde, plus particulièrement en Australie et aux Émirats arabes unis.

« Le développement et la mise en marché du produit remontent au début des années 1980, mais c’est au tournant des années 2000 que sa commercialisation a vraiment pris de l’essor », indique Sébastien Perriard, directeur des ventes de MISAPOR, société suisse dont la capacité de production annuelle de verre cellulaire s’élève aujourd’hui à plus de 250 000 mètres cubes.

Il n’y a encore aucun fabricant de verre cellulaire en Amérique du Nord. Mais on peut penser, lorsque l’on considère tous les attributs de ce matériau, qu’un producteur pourrait bien s’y installer dans un avenir rapproché. Et pourquoi pas même au Québec, là où une attention toute particulière est portée à la récupération et au recyclage des contenants de verre? À suivre.

Les applications

Le verre cellulaire trouve plusieurs applications intéressantes dans le secteur du bâtiment ainsi que de l’aménagement paysager, dont :

  • l’isolation de sous-fondations et de murs de béton;
  • l’isolation de canalisations, de tuyauterie et de réservoirs de stockage;
  • la réalisation de sous-couches de toitures végétalisées;
  • et les remblais d’ouvrages d’aménagement extérieur.