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8 novembre 2016
Par Rénald Fortier

Coup d’œil sur des panneaux architecturaux fabriqués à partir de contenants multicouches issus de la collecte sélective.

Détourner les matières résiduelles de l’enfouissement est une chose, réussir à leur donner une seconde vie en est évidemment une autre. Voilà pourquoi l’industrie de la récupération et du recyclage multiplie les efforts pour hausser les volumes de matières récupérées et, aussi, pour favoriser l’émergence de débouchés permettant d’optimiser leur transformation en de nouveaux produits. Comme l’illustre le cas des contenants multicouches.

Il faut savoir que ces contenants utilisés pour les aliments et les boissons sont constitués de carton blanchi, en majeure partie, de plastique et d’aluminium. Si leur fibre de papier peut être remise en pâte et réintroduite dans la fabrication de nouveaux produits, par exemple du papier mouchoir, il est également possible désormais de les transformer dans leur intégralité en panneaux architecturaux.

« Il s’agit d’une solution novatrice puisqu’elle permet de recycler toutes les composantes des contenants multicouches au moyen d’un procédé de thermocompression », observe Isabelle Faucher, directrice générale du Conseil canadien des manufacturiers de cartons multicouches.

Cette nouvelle filière de recyclage a été ouverte en 2011 par la société américaine ReWall. « Le procédé a été développé en Europe il y a plus de 15 ans, précise Jan Rayman, président de l’entreprise établie à Des Moines, en Iowa. Avant de pouvoir le mettre à profit sur notre marché, il nous a fallu faire trois ans de recherche et développement pour satisfaire les normes et certifications en vigueur. »

Destinés à différentes applications, comme des partitions intérieures ou des revêtements de toiture pour citer ces exemples, les produits commercialisés par ReWall sont constitués de 100 % de cartons multicouches issus de programmes de collecte sélective. Une teneur écologique que contribue à rehausser un procédé de transformation ne nécessitant aucun apport en eau et ne générant aucune émission polluante, sans compter que les panneaux sont exempts de COV et qu’ils résistent à la moisissure.

Ouverture sur le Canada

Bien que ReWall ne dispose pas d’un réseau de distribution au Canada, l’entreprise américaine y a déjà mis pied avec ses panneaux recyclés. « Nos produits répondent aux normes canadiennes, note son président, Jan Rayman, et nous avons d’ailleurs déjà fait affaire avec des clients à Toronto. »

Est-il intéressé à investir plus avant le marché canadien ? « Nous souhaitons collaborer avec des distributeurs sur place éventuellement », répond-il en soulignant que ReWall est une jeune entreprise et qu’il lui importait de ne pas brûler les étapes.