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Un verre dépoli pour protéger les oiseaux

9 avril 2014
Par Marie Gagnon

En réduisant le risque de collision mortelle contre un bâtiment, les traitements de surface du vitrage rendent les bâtiments plus sécuritaires pour les oiseaux.

Immeubles, passerelles, façades réfléchissantes… Si le verre tient une place de plus en plus importante dans l’architecture moderne, notamment dans les bâtiments durables, il constitue néanmoins un piège mortel pour la faune aviaire. Transparent, il n’est pas perçu par l’oiseau. Réfléchissant, il lui donne l’illusion d’un milieu naturel. Dans un cas comme dans l’autre, les immeubles vitrés tuent, en Amérique du Nord seulement, des centaines de millions d’oiseaux chaque année. 

Le problème est à ce point préoccupant que l’American Bird Conservancy (ABC), une organisation vouée à la protection des oiseaux, multiplie depuis quelques années les initiatives de sensibilisation auprès des architectes, des autorités publiques et des propriétaires immobiliers. Dans la foulée, certaines métropoles, comme New York et Toronto, ont émis des recommandations pour construire des immeubles moins meurtriers. 

Parmi l’arsenal de mesures préconisées, l’usage de verre dépoli figure en tête de liste. « De nombreux scientifiques se sont penchés sur la question, note Danik Dancause, directeur du marketing de La verrerie Walker, une entreprise montréalaise qui fabrique notamment du verre dépoli à l’acide. Et le meilleur moyen pour prévenir les collisions mortelles, c’est de rendre visibles les surfaces transparentes ou réfléchissantes. » 

La solution

Faisant siennes ces recommandations, La verrerie Walker a mis au point, en 2012, un verre dépoli à l’acide répondant à la règle du « 2 par 4 ». Les études menées au fil des ans ont, en effet, démontré que la plupart des oiseaux n’entreront pas en collision contre des surfaces vitrées qui présentent un espacement horizontal de deux pouces au maximum ou un espacement vertical d’au plus quatre pouces. 

Baptisé Walker Textures AviProtek, ce produit est offert sur le marché nord-américain depuis juillet 2013. « Il est essentiellement destiné aux marchés institutionnel, commercial et industriel ainsi qu’au bâtiment multirésidentiel, souligne Danik Dancause. Bien sûr, il peut être utilisé dans l’habitation individuelle, mais ce type de bâtiment ne pose pas vraiment problème en raison de sa faible hauteur. » 

Il précise que le verre AviProteck a été spécifié pour la rénovation du centre d’interprétation de la Réserve nationale de faune du cap Tourmente. « Ce produit peut aussi être utilisé dans la fabrication de fenêtres à haut rendement énergétique, à condition qu’il soit installé dans la partie extérieure du châssis, ajoute-t-il. De plus, il est très stable et il n’altère pas la transmission de la lumière, un critère de plus en prisé dans la conception de bâtiments durables. » 

À cet effet, le U.S. Green Building Council (USGBC) incluait en 2011, dans sa bibliothèque de crédits pilotes, un nouveau crédit à l’innovation : le crédit 55, Bird Collision Deterrence. Applicable aux nouvelles constructions, aux bâtiments existants et aux améliorations apportées au noyau et à l’enveloppe, il est basé sur le facteur de risque de collision, une échelle de performance créée par la ABC.

 

Le concept

Chez les oiseaux, les yeux sont situés de part et d’autre de la tête. Cette morphologie leur offre un angle de vision très large, mais limite la perception des reliefs. Il leur est donc impossible d’identifier le verre comme un obstacle. 

Le recours à un verre dépoli respectant la règle du « 2 par 4 » permet de contrer cette déficience visuelle. De plus, en réduisant les reflets, ils préviennent efficacement les collisions, que ce soit en vision de face ou à partir d’un angle de vue.