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Coup d’envoi du Défi énergie en immobilier de BOMA Québec

24 mai 2018

Par Rénald Fortier

L’industrie immobilière québécoise est invitée à relever le défi de réduire significativement son empreinte carbone d’ici 2021.

Le secteur de l’immobilier commercial, institutionnel et multirésidentiel doit nécessairement accentuer sa contribution à la lutte contre les changements climatiques en sol québécois. Voilà pourquoi BOMA Québec entreprend de réunir les différents acteurs du milieu autour d’une compétition conviviale visant à favoriser une réduction de leur consommation d’énergie et, du coup, de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES).

L’idée de tenir une telle course à l’amélioration de la performance éconergétique a été soulevée voilà de cela deux ans par Geneviève Gauthier, responsable du volet Énergie au sein du comité Gestion technique intégrée de BOMA Québec. Après avoir séduit tout de go le conseil d’administration de l’association, elle a cheminé peu à peu pour se transposer aujourd’hui sous la forme du Défi énergie en immobilier (DÉI) qui vient tout juste de faire l’objet d’un lancement officiel à Montréal.

Cette compétition d’envergure provinciale s’étalera sur quatre ans. Elle interpellera à la fois les propriétaires et les gestionnaires d’immeubles de bureaux et à vocation commerciale, mais également ceux exploitant des bâtiments du domaine public : éducation, santé, justice… Une soirée reconnaissance sera organisée chaque année pour honorer les participants gagnants et communiquer l’avancement en lien avec la cible de réduction des GES. Les résultats globaux et les impacts du DÉI sur la communauté seront dévoilés à l’occasion d’un gala en 2022.

Transformer le marché

En déployant son Défi énergie en immobilier, BOMA Québec vise à susciter une transformation soutenue dans l’industrie immobilière québécoise. C’est ainsi que la première année, elle verra à sensibiliser un maximum d’acteurs du milieu du bien-fondé de la réduction de leur consommation énergétique, puis elle s’affairera à stimuler cette réduction au cours des deuxième et troisième années de la compétition. À l’an quatre, elle reconnaîtra les efforts qui auront été déployés tout au long du projet et veillera à promouvoir la nécessité de maintenir une faible consommation d’énergie.

La démarche portée par BOMA Québec s’inspire de l’initiative Race 2 Reduce déployée par Civic Action à Toronto, entre 2011 et 2014, dans le but de promouvoir l’amélioration de la performance énergétique dans les bâtiments de la région grâce à l’établissement d’une collaboration entre les gestionnaires immobiliers et les locataires.

« Vu le succès obtenu par cette initiative, BOMA Toronto a décidé l’an dernier de prendre le relais pour mettre sur pied un défi éconergétique semblable. Peu après le lancement, en juin 2017, près de 500 immeubles étaient déjà inscrits à la compétition, c’est dire l’engouement que cette dernière a vite suscité. Cette année, c’est à notre tour d’emboîter le pas et je suis persuadée que la réponse de l’industrie immobilière québécoise sera très positive », indique Linda Carbone, directrice générale de BOMA Québec.

Il faut dire que si le passé est garant de l’avenir, le Défi énergie en immobilier saura vite rallier les grands propriétaires et les gestionnaires immobiliers membres de BOMA Québec. Pourquoi ? Tout simplement parce que cette communauté d’affaires a toujours répondu présente lorsqu’elle a été invitée à verdir avec toujours plus d’acuité sa gestion immobilière.

En témoigne à elle seule son adhésion tout aussi rapide que soutenue au programme Visez Vert – aujourd’hui BOMA BEST, version 3.0 – introduit en 2005 par BOMA Québec pour favoriser l’adoption de pratiques d’exploitation immobilière toujours plus durables. « C’est un programme qui a été instauré par l’industrie, qui a alors décidé de prendre en main son virage environnemental plutôt que d’attendre d’être soumise à une réglementation gouvernementale. Et il n’y a vraiment aucune raison pour qu’il n’en soit pas de même aujourd’hui avec notre Défi énergie. »

Mario Poirier, président sortant du conseil d’administration de BOMA Québec, acquiesce d’emblée : « Je suis certain que l’industrie va adhérer avec enthousiasme au DÉI, d’autant plus que c’est un projet qui est vraiment emballant et que notre association se positionne depuis longtemps comme un agent de changement capable de mobiliser les acteurs du milieu », dit celui qui est aussi directeur principal de l’immobilier à la société Conseillers immobiliers GWL.

Au-delà de ses membres qui exploitent de grands immeubles déjà performants et qui améliorent leur efficacité énergétique en continu, notamment par le biais de leur adhésion au programme BOMA, BOMA Québec entend aussi susciter la participation au défi des propriétaires et des gestionnaires d’immeubles de classe B. Ce sont souvent des immeubles un peu plus vieux, et plus petits aussi, mais qui offrent un grand potentiel de réduction de consommation d’énergie et qui peuvent enregistrer des progrès très rapidement.

Susciter la collaboration

BOMA Québec compte donc profiter de la tenue du DÉI pour démontrer à ces propriétaires et ces gestionnaires que s’ils posent des gestes pour réduire leur consommation d’énergie, leurs démarches s’avéreront rentables pour eux et bénéfiques pour l’environnement. Surtout que cela peut ne pas leur coûter très cher en bout de ligne s’ils profitent des programmes d’aide financière gouvernementaux et ceux offerts par les fournisseurs d’énergie.

Coup d’envoi du Défi énergie en immobilier de BOMA Québec

« Il y a plusieurs mesures d’efficacité énergétique que ces propriétaires peuvent déployer pour un coût qui est loin d’être exorbitant, note Geneviève Gauthier, directrice des services de consultation chez Econoler. C’est le cas du côté de la sensibilisation des occupants, qui peut permettre d’aller chercher des économies d’énergie oscillant entre 2 et 10 %, en fonction des bâtiments, en les sensibilisant par exemple au contrôle des températures et de l’éclairage ou ne serait-ce qu’à l’importance de fermer les ordinateurs en quittant le bureau à la fin de la journée. »

C’est d’ailleurs pourquoi BOMA Québec veut profiter du déploiement de sa compétition pour susciter une collaboration accrue entre les gestionnaires d’immeubles et leurs locataires sur le plan de la consommation d’énergie. « Si on veut optimiser l’efficacité énergétique dans l’industrie immobilière, il faut que tous les intervenants concernés soit de la partie, observe Mario Poirier. La dépense associée à l’énergie dans un bâtiment est souvent de l’ordre de 15 à 25 %, ce qui est loin d’être négligeable dans les frais d’exploitation. Et comme le locataire en paie une partie, il a tout intérêt à mettre en place des mesures qui contribueront à la réduction de la consommation énergétique de l’immeuble dans lequel il loge. »

Pour Linda Carbone, il est clair que plus les propriétaires et les gestionnaires immobiliers pourront bénéficier de l’engagement de leurs locataires envers l’efficacité énergétique, plus ils marqueront des points dans la foulée du Défi énergie immobilier. « Plus grande sera leur collaboration, plus grandes seront les économies en bout de ligne, conclut-elle. Ce sera gagnant-gagnant. » 

Les partenaires de BOMA Québec

Partenaire fondateur

  • Ville de Montréal

Grands partenaires

  • Transition énergétique Québec
  • Hydro-Québec
  • Énergir

Partenaire collaborateur

Ressources naturelles Canada

Les prix à l’enjeu

BOMA Québec reconnaîtra les avancées éconergétiques des participants au
Défi énergie immobilier en remettant des prix dans les catégories suivantes :

  • Cibles GES : cette catégorie est le fondement même de la compétition. D’ici la fin de 2021, tous les participants auront comme cible de réduire les émissions de GES de leurs bâtiments de 10 % sous le niveau auquel ils se situaient au moment de leur inscription. Les lauréats seront récompensés selon le pourcentage de réduction atteint (10 – 14,9 %, 15 – 19,9 %, 20 % et plus);
  • Amélioration de la performance énergétique : dans cette catégorie, le pourcentage de réduction de l’intensité énergétique des bâtiments sera comparé afin d’identifier ceux qui ont le plus réduit leur consommation d’énergie dans la dernière année. Les bâtiments seront regroupés avec des immeubles de vocation, de superficie et de consommation similaires, et ils compétionneront entre eux;
  • Collaboration : cette catégorie s’applique aux gestionnaires immobiliers et aux locataires qui s’inscriront ensemble et qui démontreront une collaboration soutenue. Les critères évalués seront les pratiques collaboratives, la mobilisation, les retombées positives et l’adaptabilité.

 

Les résultats attendus

BOMA Québec indique que si 15 % des bâtiments (en terme de superficie) du secteur
commercial et institutionnel du Québec réduisent de 10 % leur consommation d’énergie,
cela permettra une réduction d’environ :

  • 2,45 millions de GJ d’énergie par année;
  • et, dans cette même foulée, de 60 000 tonnes équivalentes de CO2 annuellement.
Les objectifs visés

Le Défi énergie en immobilier vise l’atteinte de cinq objectifs principaux, soit :

  • Inciter les immeubles à réduire leur consommation énergétique et réduire
    les émissions de GES au minimum de 10 % en 4 ans;
  • Renforcer l’engagement des divers acteurs de l’industrie envers
    l’efficacité énergétique;
  • Améliorer la collaboration entre les propriétaires et les locataires pour
    favoriser les bonnes habitudes de consommation énergétique;
  • Sensibiliser un maximum de gestionnaires aux enjeux énergétiques;
  • Créer une plateforme d’échange sur les bonnes pratiques d’efficacité
    énergétique dans les bâtiments commerciaux.

Source : BOMA Québec

L’inscription au DÉI

Les propriétaires et les gestionnaires immobiliers qui désirent participer à la compétition peuvent obtenir davantage d’information et s’inscrire en ligne en accédant au site Internet du DÉI. L’inscription est ouverte tout au long des quatre ans du DÉI.

Pour se qualifier pour les prix annuels, les participants devront cependant respecter les échéances suivantes pour chaque année, soit :

  • Inscription : 28 février (gala reconnaissance le printemps suivant);
  • Donnée énergie : janvier à décembre.