Aller au contenu principal
x

De nouveaux paddocks à l’ère du solaire photovoltaïque

15 janvier 2018

Par Virginie Chalifoux

Construire un bâtiment écoresponsable qui sera autosuffisant en électricité tout au long de la fin de semaine entourant les festivités du Grand Prix de Formule 1 de Montréal : voilà  l’objectif visé par la Société du parc Jean-Drapeau (SPJD) dans la foulée de la réfection des paddocks du circuit Gilles-Villeneuve.

Ce projet estimé à 48 millions de dollars vise la construction d’un nouveau bâtiment de trois étages qui regroupera tous les services afin de remplacer les paddocks actuels du circuit Gilles-Villeneuve, maintenant devenus désuets. Les installations temporaires de 1988 seront ainsi remplacées par des paddocks dont la toiture sera fabriquée en bois massif.

Vue de l'arrière des paddocks, situés tout près du Bassin olympique. - Photo : Les architectes FABG

Les paddocks seront aménagés sur trois étages, répartis comme suit :

  • 1er étage : garage des équipes, tour de contrôle et locaux pour le personnel;
  • 2e étage : loges, tour de contrôle, podium et espaces médias;
  • 3e étage : loges et terrasse.

La SPJD estime que l’évènement, qui se tient en juin, requiert une consommation de 88 940 kilowatts heures. Avec ses 64 mètres carrés de superficie sur la partie de la toiture végétalisée, il sera possible d’installer 40 panneaux photovoltaïques, ce qui représente une production de 240 kilowattheures (kWh). Cette donnée cumulée annuellement s’élève à 87 600 kWh en électricité.

Ainsi, les panneaux photovoltaïques viendront répondre aux demandes énergétiques lors des trois journées du Grand Prix, comme l’explique Bertrand Houriez, chargé de projet à la SPJD : « Il y a un compteur qui tourne dans un sens pendant la F1, puis durant le reste de l’année tranquille, le compteur tourne dans l’autre sens. À la fin, ce compteur idéalement arrivera à zéro. Autrement dit, on a un bâtiment passif le reste de l’année. »

 Autres mesures durables

L’aménagement d’une toiture végétalisée de 350 mètres carrés et d’une toiture blanche au-dessus des loges faites figurera également parmi les mesures écologiques intégrées au projet. La toiture verte surplombera la partie des bureaux administratifs aménagés dans l’ancienne tour de contrôle et servira de terrasse. 

Le plan concept final qui présente un stade ouvert ne favorise toutefois pas l’implantation de mesures écologiques en ce qui a trait aux systèmes de chauffage et de ventilation.

Un système de récupération d’eau de pluie a été envisagé, mais a dû être abandonné. « Ça demandait d’énormes bassins de rétention à cause du pic de consommation, explique Bertrand Houriez. Si on installe des bassins de captation d’eau pluviale, il n’aurait fallu que d’une heure à pleine capacité pour que ces bassins soient à sec. Tandis que notre bâtiment n’a pas une consommation d’eau en continu durant le restant de l’année. »

La SPJD a toutefois retenu l’option de dissocier les réseaux des eaux pluviales et des eaux usées. L’eau de pluie qui proviendra de la toiture sera ainsi rejetée dans le fleuve et sur la plage. Les eaux usées, elles, seront évacuées par le réseau d’égout sanitaire.

Échéancier serré

Le projet, qui prendra forme sur l’île Notre-Dame se mettra en branle dès la fin de la tenue du Grand Prix, soit en juillet 2018. À cet effet, la SPJD envisage de mandater l’entrepreneur responsable des travaux en mars 2018. Le tout devra être livré dans des délais très serrés puisque la fin des travaux est souhaitée pour avril 2019 en vue de la course en juin de la même année.

« L’échéancier serré représente un gros défi, car dans l’ordre des choses, il y a d’abord la démolition, puis la reconstruction incluant la mise en œuvre des 200 pieux dans un sol de remblai, puis de la structure en bois et de ses 30 poutres maîtresses et secondaires qui représentent une superficie de 1 425 mètres cubes de bois en lamellé-collé », indique Bertrand Houriez.

Selon le plan concept final, les nouvelles installations permettront d’augmenter la capacité d’accueil des loges. Ainsi ce sont 5 000 personnes qui pourront être admises comparativement aux 1 800 places des loges actuelles. De plus, les travaux permettront la construction d’un monte-charge et d’un ascenseur, ce qui améliorera l’accessibilité universelle des Paddocks.

Outre la SPJD, l’équipe du projet réunit notamment Les architectes FABG, la société d’ingénierie CIMA+ et Go Multimédia (scénographie).