Dans le cadre du vernissage des finissants de l’École d’architecture de l’Université Laval, la bourse Voir vert a été remise, cette année, à Mélissa Duperron pour son projet Architecture vivante : Utopie de l’édifice à bureaux comme écosystème créatif.
Cette bourse de 1 000 dollars a été décernée sur la base des dimensions bioclimatiques intégrées au concept de ce projet proposant la mise en place d’un environnement adaptable, interactif et confortable qui remet en question les archétypes de l’édifice à bureaux traditionnel, et ce, par une méthode utopique réaliste.
Le projet prend place sur l’îlot Dorchester, soit le stationnement à ciel ouvert situé à l’intersection des rues Dorchester et Saint-Vallier Est dans le quartier Saint-Roch. C’est par une approche analogique inspirée de la nature que le projet parvient à répondre à son objectif.
En effet, c’est en se penchant plus précisément sur les organismes vivants et leur habitat qu’il est possible de faire un apprentissage de leurs qualités et de leurs procédés afin d’innover en architecture. La termitière a grandement inspirée le projet, puisqu’elle renferme des caractéristiques morphologiques, structurelles et conceptuelles présentant une richesse de principes intuitifs et logiques.
Ambiances physiques et spatiales
Dans l’optique d’offrir un bâtiment qui s’enracine dans le paysage technologique et qui entre en dialogue avec les lois de la nature, une démarche analytique a été déployée en se basant sur des contraintes d’ambiances physiques et spatiales. Partant de la forme triangulaire du site, plusieurs volumes ont été développés afin de générer une forme intuitive.
Ce processus a pris en compte l’enveloppe solaire du bâtiment, la profondeur éclairée naturellement dans l’édifice, les vents d’hiver et d’été, les proportions du bâti environnant ainsi que les flux et la polarité du milieu. Au niveau de la structure, elle se veut simple et efficace. Le béton fibré à ultra-hautes performances (BFUP) compose les planchers et les colonnes en raison de sa masse thermique et de sa grande résistance.
Enveloppe du bâtiment
L’enveloppe, elle, est constituée d’un mur-rideau recouvert d’une double-paroi sur deux de ses trois côtés. Au nord-est, une membrane en polytétrafluoroéthylène (PTFE) translucide assure une isolation, en plus de protéger du vent froid d’hiver. À l’ouest, des panneaux verticaux en aluminium de forme convexe servent de brise-soleil et pivotent indépendamment selon les besoins des occupants.
C’est sans compter que des éoliennes verticales composées des mêmes panneaux se retrouvent à la pointe nord du bâtiment afin de fournir celui-ci en électricité, notamment pour le pivotement des brise-soleil.
À l’enveloppe poreuse qui permet de bloquer les rayons directs du soleil et de réguler les échanges d’air avec l’extérieur, s’ajoute un effet cheminée qui se produit dans les puits verticaux et la circulation centrale. Les terrasses végétalisées au sud permettent de refroidir l’air en été, d’offrir aux occupants des fruits et légumes grâce à des petits potagers et de bloquer les rayons solaires chauds.
En hiver, le soleil entre plus profondément dans le bâtiment, notamment grâce à la retombée de plafond en Barrisol blanc qui réfléchit la lumière naturelle. Aussi, un mécanisme intégré dans les tubes verticaux sert à récupérer l’eau de pluie ainsi qu’à puiser l’eau qui se retrouve dans le sol pour la réutiliser dans le bâtiment en plus de favoriser les échanges thermiques.
Soulignons qu’en plus de la bourse Voir vert – Concept bioclimatique, Mélissa Duperron a également mérité celles du Meilleur projet en développement durable, attribuée par Coarchitecture, et du Projet remarquable par l’intégration des qualités spatiales et des systèmes, décernée par Gagnon Letellier Cyr Ricard Mathieu architectes.
