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L’écoparc industriel de Victoriaville

2 octobre 2014
Par Marie-Ève Sirois

Unparc industriel logeant à l’enseigne du développement durable. Une avancée écoresponsable signée Victoriaville.

L’application des principes du développement durable dans le secteur industriel n’est pas chose commune. Pourtant, Victoriaville démontre une fois de plus sa fibre innovatrice en étant l’hôte, depuis septembre 2013, du tout premier écoparc industriel. 

Inspiré des fondements du Nouvel urbanisme et conçu pour des entreprises intégrant des pratiques d’affaires responsables, l’écoparc de Victoriaville a vu le jour dans un contexte bien particulier. Jacinthe Roy, conseillère en développement durable pour le CLD de l’endroit, revient sur la genèse du projet : « En 2008, l’étude de caractérisation environnementale du site a dévoilé la présence de plusieurs milieux humides de faible, moyenne et forte valeurs écologiques. » 

L’information a pris de court la Ville, qui ignorait cet état de fait et s’apprêtait à développer tout le secteur. On s’est toutefois rapidement mobilisé autour de cette contrainte et l’idée d’un écoparc industriel a alors fait surface. Ainsi, de 2009 à 2012, on a procédé aux études de faisabilité, qui ont ensuite fait place à des ententes ministérielles et des plans d’ingénierie. En bout de ligne, 76 % des milieux humides du secteur seront préservés. 

Aujourd’hui, la première phase du parc est entièrement développée et elle comprend une dizaine de lots industriels. De plus, une portion du secteur possède un zonage commercial pour permettre l’établissement éventuel d’entreprises de services à même le parc. Parmi les autres éléments distinctifs, on trouve une aire de repos pour les usagers, un marécage arboré protégé, une bande riveraine amplifiée, un îlot de rétention des eaux pluviales ainsi qu’une rue étroite avec piste cyclable et tranchées filtrantes le long des voies. 

À ce jour, plusieurs entreprises se sont montrées intéressées par le secteur, mais la plus avancée est certes Plancher HB, qui s’apprête à emménager dans son nouvel immeuble. Il faut cependant savoir que la démarche de cette entreprise dépasse l’acquisition du terrain et la construction d’un nouveau bâtiment. Pour s’établir dans l’écoparc, elle a aussi entériné un cahier de charges, joint à l’acte de vente du terrain.

Gouvernance durable

Voilà la clé d’une gouvernance durable dont se sont dotés le CLD et la Ville. Ce cahier de charges est composé de cinq catégories : bâtiment durable, architecture, aménagement extérieur, environnement et pratiques d’affaires. À ce stade-ci, Jacinthe Roy le considère « comme un document adapté au contexte et à l’environnement d’accueil, qui demeure aussi un outil de sensibilisation et d’éducation ». 

Mais la stratégie ne s’arrête pas là. Car outre la documentation, l’intégration du site industriel implique notamment un coaching architectural avec André Bourassa, associé de Bourassa Maillé architectes et ex-président de l’Ordre des architectes du Québec. Et aussi un accompagnement en pratiques d’affaires durables du CLD, baptisé Démarche d2. « De cette façon, dit la conseillère, les entreprises sont supportées tout au long du processus. » 

En ce qui a trait à la nature de ces exigences, elles ont été développées en fonction du contexte économique des PME québécoises, de même que des réalités régionales. Parmi celles-ci, mentionnons notamment une servitude architecturale pour favoriser l’harmonie visuelle du parc. Au niveau du bâtiment, l’orientation, les matériaux, la consommation d’eau et la performance énergétique font l’objet de recommandations. 

Pour ce qui est de l’aménagement extérieur, on propose notamment des mesures simples. Comme la conservation du couvert végétal existant, la plantation d’arbres en façade, l’installation de supports à vélos et l’aménagement de cases de stationnement sur le côté du lot. 

Puis, au chapitre de l’environnement, on rappelle les meilleures pratiques en ce qui a trait à la gestion de l’eau, des matières résiduelles et des rebuts de construction. Toute cette démarche est obligatoire pour les résidents corporatifs de l’écoparc, mais elle fait déjà l’objet d’une adhésion volontaire de la part de cinq entreprises de la région.

L’écoparc en chiffres
  • Superficie totale du parc industriel : environ 2 millions de pieds carrés
  • Portion allouée à la protection des milieux humides : 1 000 000 de pieds carrés
  • Préservation de 76 % des milieux humides du secteur développé
  • Lots : 22 terrains de 40 000 à 60 000 pieds carrés
  • Développement de la phase 1 : 10 terrains répartis sur 1 200 000 de pieds carrés
  • Développement de la phase 2 : 12 terrains
  • Emprise des rues : 20 mètres, incluant 2 noues et 1 piste cyclable
  • Largeur de la zone tampon avec les quartiers résidentiels : 50 mètres
  • Largeur de la zone protégée le long de la rivière : 15 à 20 mètres de chaque côté

 

L’écoresponsabilité en vitrine

L’aire de repos de l’écoparc de Victoriaville met en valeur :

  • un mobilier urbain Replast de Cascades, fabriqué à partir de plastiques recyclés à 100 % postconsommation et postindustriel ;
  • des dalles fabriquées à partir de verre, de plastique et de porcelaine recyclés, développées par Gaudreau Environnement (plutôt que d’installer du gravier fin pour les joints des dalles, on a plutôt opté pour le verre concassé et recyclé) ;
  • et des végétaux comestibles adaptés au climat, fournis par la Ville de Victoriaville.

 

Équipe du projet
  • Porteurs du projet : Ville de Victoriaville, Corporation de développement économique de Victoriaville et sa région et Corporation d’initiative industrielle de Victoriaville
  • Services-conseils en architecture : Bourassa Maillé architectes
  • Services d’ingénierie : exp
  • Autres expertises professionnelles : Absolu, Takt-etik, Corporation du développement durable et PALME France
  • Réalisation des travaux : Sablière de Warwick
  • Aménagement de l’aire de repos : Terrassement Côté
  • Aménagement paysager autour de l’aire de repos : Ville de Victoriaville