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Le bâtiment vert du CFER des Chênes

16 décembre 2010
Par Michel De Smet

Gros plan sur un bâtiment vert alimenté au biogaz : le Centre de formation en entreprise et récupération (CFER) de la Commission scolaire des Chênes, à Drummondville.

Depuis septembre dernier, les élèves du CFER des Chênes suivent leur formation dans un bâtiment qui brigue la certification LEED, une première pour un établissement scolaire de type école-usine au Québec. La formule CFER, soulignons-le, permet aux jeunes de suivre à la fois des cours théoriques en classe et une formation pratique en atelier. 

Il s’agit également du premier édifice à viser l’obtention du sceau LEED dans la région de Drummondville. « Le projet est né de notre volonté corporative de mettre à la disposition de la communauté une partie de la propriété dont nous disposons à Saint-Nicéphore, en banlieue de Drummondville, qui abrite principalement un important site d’enfouissement de déchets domestiques », indique Martin Dussault, directeur des affaires publiques pour le Québec chez Waste Management. 

Le nouvel édifice composé d’une structure d’acier et d’un revêtement bois et acier totalise 1 588 mètres carrés. Il est construit de plain-pied, mais comporte une salle de machinerie ainsi qu’un gymnase installé sur le toit. Il accueille présentement 110 élèves et neuf enseignants.

Comme il s’agit d’une école-usine, 57 % de l’espace est réservé aux classes et aux services administratifs et 43 % aux ateliers. 

Les travaux de construction ont débuté en novembre 2009 et se sont achevés, conformément aux prévisions initiales, juste avant les dernières vacances de la construction. La commission scolaire a ainsi eu suffisamment de temps afin de procéder à l’installation du mobilier et des équipements pour les étudiants avant la rentrée de septembre 2010. 

Recours au biogaz

Waste Management a intégralement financé la construction du CFER, au coût de 4 millions de dollars. Selon Martin Dussault, il apparaît difficile d’évaluer la part du budget total qui fut attribuée spécifiquement à l’implantation des mesures éconergétiques ainsi qu’à l’atteinte des objectifs du LEED. 

« L’élément décisif qui nous a amené à faire construire un bâtiment vert, dit-il, c’est la disponibilité des biogaz qui se trouvaient à proximité immédiate du CFER. Il nous a suffi d’installer une conduite de 500 mètres de notre site d’enfouissement vers le nouveau bâtiment. » 

Le système de récupération des biogaz au site de Waste Management repose sur le principe selon lequel les déchets enfouis sont décomposés en aérobie, puisque privés d’oxygène, par des bactéries. Les biogaz qui s’en dégagent sont captés au moyen de puits forés à même la masse de déchets. Ils sont ensuite aspirés et acheminés par une conduite afin d’être utilisés comme source d’énergie au CFER. 

Waste Management visait dès le départ à apposer le sceau LEED, niveau Argent, sur l’édifice du CFER Des Chênes. Or, il se pourrait bien que, à présent que le chantier est achevé, la cible aurait non seulement été atteinte, mais aussi dépassée. 

« Avant d’entreprendre un projet LEED, on regarde attentivement les éléments sur lesquels l’effort doit porter afin d’atteindre une maximum de points de certification en tenant compte de l’enveloppe budgétaire disponible, explique Jocelyn Boilard, architecte concepteur et chargé du projet chez Régis Côté et associés. 

« Comme l’objectif était de d’obtenir au minimum le niveau Argent, soit en 33 et 38 crédits sur l’échelle du système d’évaluation LEED, la prudence veut que l’on vise quelques points de plus pour se donner une marge de sécurité. Et ce qui fait que dans le cas présent, nous estimons que le niveau Or est maintenant à notre portée. » 

Évidemment, cette performance remarquable doit beaucoup à l’utilisation du biogaz comme le souligne l’ingénieur Roger Hamel, directeur principal, mécanique et électricité chez Teknika HBA. Le recours à cette solution se traduit en effet par des gaz à effet de serre de 235 tonnes équivalent C02, ce qui correspond à retirer annuellement une cinquantaine de véhicules de la circulation.

« C’est une technologie rarement utilisée au Québec, indique-t-il. Elle nécessite des équipements et des outils de contrôle très spécialisés, car contrairement au gaz naturel ou au propane, les biogaz extraits du site d’enfouissement ne sont pas quantitativement de niveau constant et nous sommes tributaires de la capacité de production du site qui peut varier fortement, même d’une journée à l’autre. »

Soulignons que la demande de certification LEED a été déposée le 11 septembre dernier au Conseil du bâtiment durable du Canada. Selon Jocelyn Boilard, il est raisonnable de penser que la certification pourrait être délivrée quelque part au cours du premier semestre de 2011.

Équipe de projet

Propriétaire : Waste Management
Architecture et stratégies de développement durable : Demers Pelletier / Régis Côté et associés architectes
Génie électromécanique et structural : Teknika HBA
Construction : Les Constructions Allard

 

Mesures durables

  • Utilisation de biogaz comme source d’énergie en remplacement du gaz naturel
  • Plus de 90 % des déchets de construction déviés de l’enfouissement
  • Emploi de 18 % de matériaux à contenu recyclé
  • Recours à 70 % de matériaux composés de bois certifiés FSC
  • Aménagement paysager conçu pour réduire les effets d’îlot de chaleur
  • Aménagement paysager sans irrigation
  • Finis intérieurs exempts de composés organiques volatils
  • Système de ventilation automatique garantissant une économie d’énergie et le confort des occupants
  • Fenestration et forme du toit maximisant l’apport de lumière naturelle
  • Utilisation d’appareils de plomberie à faible débit entraînant une réduction de 30 % de l’utilisation d’eau