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Le palais de justice de Mont-Laurier

14 mars 2010
Par Rénald Fortier

Le vieux palais de justice de Mont-Laurier a été ni plus ni moins transformé en un bâtiment durable au moment d’être rénové et agrandi, à partir de 2003.

En avril 2005, le « nouveau » palais de justice de Mont-Laurier ouvrait ses portes, au terme de deux années de travaux ayant requis un investissement de 20,4 millions de dollars. La réalisation de ce projet aura non seulement permis de rénover cet immeuble de style néo-classique datant de 1911, mais aussi d’en porter la superficie de 1 500 à plus de 5 000 mètres carrés.

Piloté par la Société immobilière du Québec (SIQ), l’opération se sera notamment traduite par la démolition de la partie arrière de l’édifice, à savoir une ancienne prison, histoire de faire place à une annexe s’élevant sur trois étages. Et ainsi d’ajouter une nouvelle salle d’audiences, de regrouper les greffes et d’améliorer la circulation à l’intérieur du palais de justice.

Mais ce n’est pas tout ! Car derrière la cure de rajeunissement et les travaux d’agrandissement se sera profilée la transformation d’un édifice historique désuet en un bâtiment durable, au sens où l’on désigne évidemment les constructions écologiques. Même que ce fut le projet du bras immobilier du gouvernement du Québec à être aligné sur les exigences de LEED.

« Pour la SIQ, observe son directeur des communications, Pierre-Louis Dufresne, le projet du palais de justice de Mont-Laurier constituait une excellente occasion de démontrer la volonté gouvernementale d’assurer un leadership en matière de construction écologique, en menant une intervention exemplaire sur le plan du respect de l’environnement.

« La SIQ, poursuit-il, a donc demandé à l’équipe de concepteurs d’intégrer au projet un ensemble de mesures environnementales visant à optimiser l’efficacité énergétique de l’édifice, à favoriser la conservation des ressources et à offrir aux usagers un environnement de travail sain. Le recours au système d’évaluation LEED a été des plus utiles au moment de définir les objectifs écologiques à poursuivre dans le cadre du projet. Il a aussi permis de bien encadrer le mandat et les interactions des architectes et ingénieurs responsables de la conception. »

Parmi les éléments qui contribuent grandement aujourd’hui à la performance environnementale du bâtiment figurent une toiture réfléchissante, une enveloppe et des vitrages ultraperformants, des appareils à faible consommation d’eau, des systèmes de suivi et de contrôle des CO2 et des aménagements paysagers sans irrigation. C’est sans oublier que le site a été aménagé selon une approche durable.

Les concepts, technologies et produits adoptés dans la foulée de ce projet ont à l’évidence rendu les résultats escomptés. Et les résultats sont particulièrement significatifs sur le plan énergétique. La combinaison d’une enveloppe ultraperformante, d’un système géothermique et de contrôles numériques a en effet permis de conférer à l’édifice une consommation de 35 % inférieure à la valeur estimée selon le Code modèle national de l’énergie pour les bâtiments.

La facture énergétique du bâtiment a ainsi pu être réduite de 38 000 dollars par année. Comme il s’agit là d’une économie récurrente et que le cycle de vie du système est de 50 ans, ce ne sont pas moins de 3 millions de dollars qui seront retranchés aux coûts d’exploitation durant cette période.

En outre, il est à souligner qu’en vertu du recours à la géothermie – le système produit 100 % de la climatisation en été et 50 % du chauffage en hiver – l’immeuble rejettera chaque année dans l’atmosphère 55 tonnes de moins de gaz à effet de serre que si l’on avait utilisé un système conventionnel de chauffage au gaz naturel.

Équipe de projet

Propriétaire Société immobilière du Québec

Architecture  Consortium Beauregard, Woodrough, Averna / Parizeau, Pawulski

Ingénierie Consortium MLC Associés / Labelle Ryan Génipro

Gérance de construction Roche construction

 

Mesures durables
  • Sites durables : gestion de l’eau de ruissellement ; élimination du phénomène d’îlot de chaleur ; réduction de la pollution lumineuse.
  • Énergie : utilisation d’un système géothermique à boucle fermée ; récupération d’énergie (roue à enthalpie : absence de CFC / HCFC ; recours à un système de contrôles et de vérifications.
  • Matériaux : réutilisation d’un bâtiment historique ; récupération et réemploi de matériaux (briques, portes, escaliers, boiseries et mobiliers).
  • Environnement intérieur : conformité avec ASHRAE 62 et 55 ; suivi du niveau de CO2 ; gestion du QAI pendant la construction et avant l’occupation ; utilisation d’adhésifs, de peinture et de tapis sans composés organiques volatils ; recours à la lumière naturelle, etc.