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Le nouveau siège social de la CCQ - L’aménagement du site

8 septembre 2011
Par Marie-Ève Sirois*

Zoom sur l’aménagement écologique du site du nouveau siège social de la Commission de la construction du Québec.

Métamorphose d’un lot urbain sous-exploité

En choisissant de relocaliser son siège social sur un terrain de 37 000 mètres carrés situé en bordure de l’autoroute Métropolitaine, en plein cœur d’un secteur stratégique, la CCQ a relevé le défi d’embellir et de densifier un lot sous-utilisé. D’ici la fin de l’année, les résidents des quartiers voisins auront droit de passage sur un terrain aux allures de parc public, avec ses 2 200 nouveaux végétaux, dont 750 arbres et arbustes.

Dans la foulée de l’acquisition de ce lot, la CCQ a d’abord rénové et mis aux normes l’ancien édifice du CRIQ, afin d’y loger son bureau régional de Montréal. En avril 2010, les travaux de construction du nouveau siège social ont débuté, juste à l’ouest du bâtiment existant. Au terme de la réalisation du projet, les deux bâtiments attenants seront reliés par une passerelle.

« En décembre 2011, ce sera la fin du chantier », indique Joël Champagne, directeur de projet du nouveau siège social. Déjà, tous les vendredis, il fait visiter le chantier aux futurs occupants afin qu’ils se familiarisent avec leur prochain lieu de travail. Il est prévu que le personnel de la CCQ y emménagera dès janvier 2012.

Situé à la hauteur de l’avenue Christophe-Colomb, à l'extrême sud de l'arrondissement d'Ahuntsic-Cartierville, le 8485, avenue Christophe-Colomb fera tourner la tête des passants en raison de son concept architectural. « Un effet de mouvement créé par la configuration des brise-soleil attirera les regards », de dire Joël Champagne.

Dans les faits, la façade sud est constituée, en totalité, d’un mur-rideau à vitrage triple. « Une façade si exposée à la poussière et au bruit mérite une certaine attention », souligne le directeur de projet. Ainsi, le nettoyage du mur-rideau sera simplifié par la présence d’un monorail permanent, installé sous la dalle de la toiture. Nacelles et chariots peuvent y être suspendus pour le lavage des vitres. Le vitrage triple sera bénéfique tant pour ses qualités d’isolation que d’insonorisation.

La valorisation de ce lot passe par la création d’espaces verts et tempérés. On a restreint les cases de stationnement de surface au profit d’aires végétalisées. Derrière le nouveau bâtiment, le stationnement souterrain est recouvert d’une toiture végétale à épaisseur variable, située presque au même niveau que l’aménagement paysager. Pour contrer davantage l’effet d’îlot de chaleur, la toiture de l’ancien CRIQ a été remplacée par une toiture blanche, à forte émissivité, identique à celle du nouveau bâtiment.

En plus d’avoir accès à une terrasse aménagée, les nouveaux occupants seront en mesure d’accéder au site par des modes de transport alternatifs. « On veut favoriser l’utilisation de modes de transport autres que l’auto-solo », indique Joël Champagne, qui se déplace lui-même à bicyclette à l’occasion. Les cyclistes seront comblés : pistes cyclables, rangements à vélos sécurisés, douches et vestiaires.

Parallèlement, le site retenu pour la relocalisation du siège social et du bureau régional de Montréal choisi est au confluent d’une multitude de transports alternatifs : autobus, métro et train de banlieue sont accessibles à proximité. Pour compléter l’offre modale, la CCQ a choisi d’installer des bornes de recharge pour les voitures électriques.

Intégration respectueuse

« Depuis 10 ans, nous avions des problèmes d’espace. L’équipe montréalaise était répartie sur plusieurs sites, dont certains étaient loués. Puis, est arrivée la proposition du CRIQ de céder son lot. La localisation était parfaite d’un point de vue stratégique, affirme Joël Champagne. L’axe métropolitain est l’un des pôles les plus importants du secteur de la construction. Plusieurs fournisseurs, entrepreneurs et associations (patronales et syndicales) y ont élu domicile. » De plus, la superficie du lot permet de rassembler toutes les activités de la CCQ dans la région montréalaise en un même lieu. « Quoi de mieux pour favoriser la synergie entre les intervenants », souligne-t-il.

La CCQ intègre le quartier Ahuntsic-Cartierville avec civisme et respect. Un droit de passage pour les piétons a été prévu de chaque côté des deux bâtiments pour faciliter l’accès aux zones environnantes. « Nous favorisons les contacts avec les citoyens du quartier », signale celui qui participe à la publication du bulletin d’information intitulé Salut voisin. Distribué tous les semestres, cet outil informe ses 500 voisins de l’état du chantier, des contraintes à venir et des solutions envisagées.

Le bulletin sert aussi à recueillir commentaires, critiques et suggestions. Joël Champagne précise : « Les voisins du chantier n’hésitent pas à nous interpeller quand les travaux leur causent des inconvénients et nous apportons les correctifs nécessaires au besoin. »

Embûches et solutions

Le chantier est équipé d’une fosse de décantation pour les eaux boueuses, de même que de clôtures servant à retenir les sédiments à l’intérieur du site. « Ces mesures sont tout à fait appropriées, mais les réparations à la clôture sont fréquentes », observe Joël Champagne.

L’entrepreneur a choisi de gérer les déblais et remblais sur place, ce qui occasionne beaucoup d’activité sur toute la surface du site. Cette mesure permet toutefois d’économiser temps et carburant – donc l’émission de GES. Cela dit, il faut tout de même trier les déblais avant de les réutiliser comme remblais puisque la matière est considérée comme contaminée. D’anciens débris de construction tels des morceaux de brique et de bois doivent être enlevés et disposés hors site. Les grosses roches sont mises de côté pour la construction de murets de soutènement.

La gestion des eaux de ruissellement posait aussi un défi en raison des nouvelles exigences du ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs. Qu’à cela ne tienne, la toiture du nouvel édifice, munie d’une valve à débit contrôlé, est capable de retenir plus de 345 mètres cubes d’eau. Le rythme d’acheminement des eaux pluviales aux égouts est aussi ralenti par un bassin de rétention d’une capacité de 175 mètres cubes.


* Marie-Ève Sirois est directrice d’Écobâtiment

Des mesures durables
  • Contrôle de l’érosion et des sédiments pendant la construction
  • Gestion des déblais et remblais à même le site
  • Densification urbaine d’un site sous-exploité
  • Réaménagement d’un site contaminé
  • Accès à des modes de transport autres que l’automobile : vélo, autobus, métro et train de banlieue
  • Stationnement à vélo combiné avec la présence de vestiaires et douches à l’entrée du bâtiment
  • Bornes de recharge pour les voitures électriques
  • Contrôle du débit d’acheminement des eaux pluviales vers le réseau d’égouts à l’aide de bassins de rétention
  • Aménagement paysager résistant à la sécheresse
  • Toiture blanche à haute émissivité
  • Réduction de la pollution lumineuse

 

Trois grands défis
  • La mise en place d’un mécanisme de liaison approprié auprès des citoyens
  • La gestion d’un projet situé en bordure de quartiers résidentiels et dans une zone où la circulation d’automobiles et de camions est importante
  • La gestion du changement associé au déménagement et au nouvel environnement