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21 avril 2015

Par Rénald Fortier

Un projet logeant à l’enseigne du développement durable : la restauration de la gare maritime Iberville et de la jetée Alexandra dans le Vieux-Port de Montréal.

Montréal se pose de plus en plus comme une destination de choix pour les croisiéristes. Comme en témoignent les 71 000 passagers enregistrés en 2014, une augmentation de 2,1 % par rapport à l’année précédente. Mais pour que cette tendance se poursuive, ou mieux encore s’accentue, il est plus que jamais nécessaire pour la métropole de se doter d’installations maritimes plus accueillantes et plus conviviales. 

C’est que Montréal est en compétition avec nombre d’autres destinations pour attirer les bateaux de croisière et leur flot de touristes. Et que son infrastructure d’accueil, située au cœur du Vieux-Port, a depuis longtemps connu ses meilleurs jours. De savoir que la jetée Alexandra a été construite en 1901, ou que la gare maritime Iberville est née de la transformation d’un ancien hangar dans la foulée de la tenue d’Expo 67, suffit vite à en prendre la mesure. 

Une gare maritime durable - Image de APM / Provencher_Roy

Voilà pourquoi l’Administration portuaire de Montréal (APM), qui doit injecter plusieurs centaines de milliers de dollars par année uniquement pour maintenir en état cette infrastructure désuète, pilote un projet visant à faire de la gare et de la jetée des installations de calibre international. Une opération qui s’accompagnerait de retombées économiques évaluées à plus de 100 millions de dollars, sur une période de 10 ans, pour la grande région montréalaise. 

Ce projet de l’ordre de 78 millions de dollars vise non seulement à créer une porte d’entrée portuaire d’avant-garde répondant aux besoins des lignes maritimes et des croisiéristes, mais également à mieux intégrer la jetée et la gare dans le tissu urbain du Vieux-Montréal. De même qu’à aménager un lieu qui fera le pont entre le fleuve et la ville au bénéfice des citoyens. 

Une gare maritime durable - Image de APM / Provencher_Roy

S’élevant sur deux étages, la nouvelle gare abritera une salle de 3 400 mètres carrés dédiée à l’accueil des passagers au rez-de-chaussée, là où l’on trouvera aussi notamment les vestiaires, les blocs sanitaires, un café et des espaces de rangement. Le second plancher, lui, logera un centre maritime et un pavillon de réception, respectivement sur 300 et 1 700 mètres carrés. 

Un concept durable

En plus de faciliter l’accueil des croisiéristes, le nouveau bâtiment permettra aux citoyens d’accéder au bord de l’eau via une promenade qui sera aménagée le long de sa toiture végétalisée. Tout comme sera abaissé le bout du quai pour leur offrir une place publique toute en verdure. 

Il faut dire que le projet d’APM, qui prévoit aussi la construction d’une tour à usage mixte donnant une nouvelle dimension architecturale à la jetée, logera résolument à l’enseigne du développement durable. Outre le toit vert de 3 400 mètres carrés de la gare, il inclut plusieurs mesures écologiques. Parmi elles figurent notamment l’aménagement de jardins et d’îlots de végétaux servant de filtre pour les eaux de ruissellement, la récupération et la mise en valeur des structures existantes et le recours à des appareils d’éclairage aux DEL. 

Une gare maritime durable - Image de APM / Provencher_Roy

L’équipe réunie autour de ce projet, soulignons-le, est composée des firmes suivantes : Provencher_Roy architectes, en architecture et en urbanisme ; NIPpaysage, en architecture du paysage ; NCK, en génie structural ; Pageau Morel, en génie électromécanique ; Génipur, consultant en génie civil ; et WSP, consultant pour le volet quai. 

L’APM, indique sa chef des communications Mélanie Nadeau, vise à donner le coup d’envoi du projet à l’été 2015. Le cas échéant, la construction de la gare serait complétée en 2017, alors que l’achèvement de la tour suivrait une année plus tard. 

Mais pour aller de l’avant, l’Administration doit d’abord voir à compléter la structure de financement du projet. Bénéficiant déjà d’un soutien de 15 millions de dollars de la Ville de Montréal, elle peut aussi compter sur un octroi de 20 millions annoncé lors du dépôt du dernier budget du gouvernement du Québec.