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La salle d’exposition montréalaise de Teknion

9 novembre 2012
Par Marie Gagnon

L’aménagement de la salle d’exposition montréalaise de Teknion : une réalisation briguant la certification LEED-CI, niveau Platine.

Des mobiliers de bureau certifiés écologiques, la technologie et le milieu de travail. Le tout présenté dans un écrin d’une blancheur immaculée et baigné de lumière naturelle. Il faut en convenir, la nouvelle salle d’exposition montréalaise de Teknion a fière allure. Elle est écologique aussi, ayant été entièrement remodelée suivant les critères du système LEED-CI (Commercial Interiors). Le niveau visé ? Platine, rien de moins.

Établie depuis une vingtaine d’années dans l’édifice Dominion Square, au 1010 de la rue Sainte-Catherine Ouest, la Torontoise Teknion a entrepris en octobre dernier le réaménagement fonctionnel de sa salle d’exposition et de ses bureaux situés au niveau mezzanine de l’immeuble. L’objectif poursuivi par l’entreprise : actualiser le design intérieur de son espace commercial pour y mettre en valeur ses produits. En tenant compte bien sûr de la culture francophone de Montréal et du marché de la seconde ville d’importance au Canada.

Officiellement inaugurés en septembre dernier, les quelque 660 mètres carrés de plancher occupés par Teknion offrent au visiteur un coup d’œil saisissant. « Pour rehausser les mobiliers présentés, on a d’abord décidé de jouer sur la luminosité en favorisant l’apport solaire, note Giovanni Bellizzi, président de Kiva Design, firme montréalaise qui a signé la nouvelle salle d’exposition. Les espaces communs ont donc été configurés en forme de croix et les bureaux des employés, disposés en périphérie. »

Pour optimiser la réflexion de la lumière, des murs ont été abattus et une variété de matériaux légers, dans des tons de blanc, ont été utilisés pour définir les espaces publics des bureaux privés. Des cloisons à motifs de brocard français, découpés façon pochoir dans des panneaux d’aluminium d’un quart de pouce d’épaisseur, délimitent ainsi les aires principales. Ces cloisons high-tech au design sophistiqué jouent un double rôle dans l’aménagement : diffuser la lumière et alléger l’espace.

Engagement durable

La salle d’exposition montréalaise n’est pas seulement bien affirmée sur le plan du design architectural, elle l’est aussi sur le plan du design environnemental. « Nous sommes engagés dans une démarche de développement durable en 2003 et nous cherchons depuis à obtenir une certification LEED pour tous nos établissements commerciaux au Canada et aux États-Unis, indique Mark Harris, directeur des relations avec les médias de Teknion. Aujourd’hui, le développement durable fait partie intégrante de la culture de l’entreprise, tant pour le bien-être de ses employés que pour l’avenir des générations futures. »

Toutefois, cet engagement à réduire son empreinte environnementale ne se limite pas uniquement à l’aménagement de ses bureaux. Il couvre tout autant les programmes d’entreprise que les efforts des travailleurs œuvrant au sein de ses usines. Ce qui a valu à Teknion de nombreuses distinctions, notamment un prix de la Fondation Globe pour l’excellence environnementale (2007), le prix Platine de l’Ontario Waste Minimization (2008) et le prix Evergreen pour la gestion environnementale de la General Services Administration du gouvernement américain (2009).

C’est sans oublier ses produits, tous exempts d’urée-formaldéhyde. Comme ils émettent peu de polluants atmosphériques, les mobiliers, fauteuils et cloisons de Teknion portent tous la certification Greenguard pour la qualité de l’air intérieur. Ils affichent en outre un contenu appréciable de matières recyclées. Par exemple son fauteuil Connexion, recyclable à 87,2 %, est constitué de 8,4 % de matières recyclées (post-industrielles : 3,6 %, postconsommation : 4,8 %).

Design écologique

Les locaux montréalais de Teknion se distinguent de ses autres installations commerciales en ceci qu’ils sont les premiers à viser le niveau Platine du système d’évaluation LEED-CI.

Chargé de projet LEED chez CIMA +, Mathieu Lacharité se dit confiant que le projet atteigne le niveau Platine. « On a comptabilisé 46 points sur les 57 possibles, ce qui nous laisse une bonne marge de manœuvre dans le cas où certains crédits seraient refusés », fait-il valoir, en précisant que la collecte des documents appuyant la démarche est avancée à 95 %.

Sa collègue Marie-Frédérique Maillé, coordonnatrice LEED chez CIMA + note que les caractéristiques propres à l’édifice et à son emplacement pourraient valoir à elles seules six points au projet dans la catégorie Aménagement écologique des sites. Notamment grâce à une implantation frisant les 100 %, à une toiture affichant un faible albédo, aux stationnements situés en sous-sol, à un aménagement sans verdure et donc sans irrigation, à la densité de développement du secteur, à la proximité des transports en commun (deux gares ferroviaires, deux stations de métro et quatre lignes d’autobus) et, bien sûr, à l’âge vénérable du Dominion Square, dont la construction remonte à 1929.

C’est toutefois dans les catégories Énergie et atmosphère et Qualité des environnements intérieurs que les concepteurs comptent obtenir les pointages les plus élevés, soit respectivement 11 et 15 points. La mise en œuvre de plusieurs mesures, comme l’installation de sondes à CO2 modulant l’apport en air frais en fonction du nombre d’occupants, le recours à des luminaires à haute efficacité ainsi qu’un système de ventilation configuré en fonction des façades, concourront à la réduction de la dépense énergétique, tout en contribuant au confort des occupants.

Si Mathieu Lacharité ne relève aucune difficulté particulière en ce qui concerne ce projet de réaménagement, il en va autrement pour Giovanni Bellizzi. « On cherchait à obtenir la plus grande luminosité possible, dit-il, mais on devait composer avec des fenêtres de petites dimensions. C’est pourquoi on a donc misé sur le blanc et sur des cloisons vitrées ou ajourées.

« Aussi, à l’époque, les structures n’étaient pas conçues comme aujourd’hui, poursuit-il. On a donc dû composer avec la présence de colonnes magistrales et déplacer l’entrée principale pour configurer l’espace de manière encore plus efficace. L’exiguïté des lieux a aussi compliqué la récupération des matières résiduelles et des matériaux générés par les activités de déconstruction. Mais le résultat en valait vraiment la peine et correspond en tous points à la nouvelle image de Teknion, qui se veut pure et dépouillée, afin de mettre en scène ses collections de façon sobre et efficace. »

Équipe du projet

Client : Teknion

Design d’intérieur : Vanderbyl Design

Architecture :  Kiva Design

Génie électromécanique : Blondin Fortin & Associés

Expertise LEED : CIMA +

Mise en service : Plan Unique

Exécution des travaux (entrepreneur général) : P&R Desjardins Construction

 

Trois cibles
  • Réduction de 30 % de la consommation d’eau potable en comparaison avec un bâtiment standard
  • Plus de 75 % des débris de construction détournés de l’enfouissement
  • 90 % des espaces offrant des vues sur l’extérieur

 

Mesures durables
  • Mobiliers certifiés écologiques
  • Variateurs d’intensité lumineuse
  • Détecteurs de présence
  • Stationnements pour vélos, douches et vestiaires pour les employés
  • Appareils sanitaires et robinetteries à faible débit
  • Sondes de CO2 pour le contrôle de l’air frais
  • Luminaires à haute efficacité (DEL et T-5) et gradateurs d’éclairage
  • Matériaux contenant 10 % de matières recyclées
  • Matériaux régionaux à hauteur de 20 %
  • Engagement locatif de 10 ans
  • Bois certifié FSC comme fonds de clouage
  • Matériaux à faible émissivité de COV
  • Équipements de bureaux et appareils ménagers Energy Star
  • Matériaux absorbants couverts et conduits de ventilation scellés durant les travaux
  • Test de qualité d’air avant l’occupation
  • Achat de crédits d’électricité verte sur le marché américain (environ 50 % de l’énergie consommée)