Regard sur la réalisation d’un bâtiment performant en s’appuyant sur une approche de conception intégrée.
Dans un mode traditionnel, l’information pour la prise de décision (qualité, coût, échéancier, respect des exigences du client) n’est complète que lorsque le processus de conception est déjà avancé. Pourtant, la capacité de faire des changements, beaucoup plus grande au début d’un projet, diminue à mesure que le temps passe tandis que le coût des changements augmente de façon exponentielle.
Les décisions en amont se prennent sur la base d’hypothèses qui s’avèrent fréquemment erronées, ce qui nécessite une série de mesures correctives qui auront des répercussions tout au long de la conception et de la construction.
Processus traditionnel et processus collaboratif
En conception intégrée (CI), l’ensemble de l’équipe est mobilisé dès le début du projet, et ce, jusqu’à la mise en service. Le mode de fonctionnement de l’équipe est fondamentalement différent. La démarche est globale et le projet, défini par itérations successives. Le partage d’information, l’apport des idées de chacun, la réflexion et l’analyse, appuyées par la simulation énergétique, favorisent les solutions optimisées, souvent moins coûteuses. Autrement dit, on passe d’un mode de conception isolé à un mode collectif.
Le noyau de professionnels demeure sensiblement le même que dans un projet traditionnel. Par contre, le niveau d’engagement du client est beaucoup plus important. Certains scénarios peuvent proposer de modifier des paramètres qui ont un effet sur l’organisation spatiale ou le confort (par exemple, une variation plus importante des températures ambiantes). Un représentant dont la délégation de pouvoir est suffisante pour prendre des décisions, ou pour inviter des acteurs clés dans certaines charrettes afin d’obtenir leurs réactions, leurs suggestions ou leur aval à certaines propositions, est une des conditions pour assurer le succès du processus.
Le modeleur pour les simulations énergétiques et l’économiste en construction pour l’estimation des coûts aident l’équipe de CI à faire les meilleurs choix parmi les diverses options proposées. La présence d’un agent de mise en service (MES) est aussi fortement suggérée pour accompagner le client dans sa démarche d’optimisation énergétique pendant tout le projet jusqu’à l’exploitation.
Plusieurs études ont démontré les aléas de la simulation énergétique, qui présente des écarts importants entre ce qui était prévu et la réalité. Un facteur majeur de ces écarts est une mise en service déficiente. La mise en service est devenue une spécialité et le corpus de connaissances attaché à ce domaine corrige de nombreux manques dans les pratiques de réalisation de bâtiments. Les lignes directrices du Guideline 0-2013 élaborées par ASHRAE sur le processus de mise en service proposent un cadre normalisé pour la définition des exigences et la vérification de l’atteinte des objectifs de performance. C’est une approche rigoureuse d’assurance et de contrôle de la qualité qui s’étend sur l’ensemble du cycle de vie du projet, de sa conception à son exploitation.
Le processus est très exigeant et demande un effort considérable lors d’un premier projet. Cependant, l’implantation d’une telle démarche peut représenter des économies substantielles et un rendement rapide de l’investissement. Le partage d’information est un élément clé de la réussite en CI, d’où l’importance de tirer profit d’un puissant outil : la modélisation des données du bâtiment, mieux connue sous l’abréviation anglaise de BIM.
Pour en savoir plus sur l’optimisation énergétique en conception intégrée, consultez le deuxième fascicule du guide de TEQ sur la conception d’un bâtiment performant..