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Qualité du bois torréfié : affaire classée

23 mars 2017

Par André Fauteux

Le Québec a enfin sa première classification des diverses qualités de bois thermiquement modifié (ou « torréfié » entre 160 et 245 oC dans une atmosphère contrôlée pauvre en oxygène). 

« Les histoires d’horreur vécues par certains consommateurs s’expliquent surtout par l’absence de normes en la matière, souligne André Beauchamp, consultant totalement dévoué à ce nouveau matériau depuis 2005. Certains distributeurs s’approvisionnaient chez deux ou trois fabricants utilisant des recettes, des essences ou des technologies  différentes. » 

FPInnovations a évalué les produits de quatre producteurs québécois et diffusé les résultats dans le rapport Définition d'une grille de classement pour les bois modifiés thermiquement, publié en juin 2016 en collaboration avec Cécobois. L'ingénieur Carl Tremblay a testé les caractéristiques – couleurs, stabilité dimensionnelle, résistances à l’abrasion et à la dégradation fongique – de 17 produits d’essences et de températures de traitement différentes. Il les a ensuite classés selon leur durabilité ou résistance à la carie (D1, hautement résistant à la carie, D2, résistant, S3, moyennement résistant, ou S4, légèrement à non résistant). 

Conclusion : si l’on veut poser du feuillu ou du résineux torréfié à l’extérieur, « il faut favoriser un produit de classe D1 ou D2, explique Carl Tremblay. Nous élaborons un programme de contrôle de la qualité en usine. Cette grille de classement sera bientôt diffusée avec commentaires et astuces d’utilisation. Ainsi, le consommateur pourra faire des choix éclairés en fonction de l’usage final prévu et les producteurs pourront leur montrer des photos des palettes de couleurs constantes d’un producteur à l’autre. » 

Conçu en Finlande au début des années 1990, le bois torréfié est plus écologique que le bois traité chimiquement. Il se trouve aussi plus résistant à la carie parce que modifié dans sa masse et non seulement en surface. La torréfaction permet de donner une plus-value à des essences communes, comme le tremble et le bouleau, en leur procurant la belle apparence foncée d’un bois exotique importé et plus dispendieux. 

Il reste que le bois torréfié doit toujours être posé et entretenu selon les consignes du fabricant, rappelle Viateur Girard, actionnaire du producteur Torrexpert dont le procédé de torréfaction est accrédité par Cecobois. « Comme le bois modifié thermiquement est hydrophobe, dit-il, l’enduit doit être appliqué dans des conditions optimales. »