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Le bâtiment durable : comment accélérer la transition ?

21 novembre 2016

En 2011, la Maison du développement durable ouvrait ses portes à Montréal. La construction de ce bâtiment exemplaire, premier à viser et à obtenir la certification LEED-NC niveau Platine, annonçait un tournant en matière de construction au Québec. Mais qu'en est-il cinq ans plus tard ?

C'est à cette question qu'ont tenté de répondre Normand Hudon, VP du Conseil du bâtiment durable du Canada – Québec et architecte chez Coarchitecture, Emmanuel Cosgrove, directeur d’Écohabitation, Paul Dupas, coordonnateur de projets à Écobâtiment et Bernard Sicotte, architecte, directeur à la Société québécoise des infrastructures dans le cadre d'un panel organisé par la MDD.

L'émergence des certifications environnementales a permis une transformation profonde de la manière de concevoir et de construire en imposant des barèmes précis. « L'acceptation d'un donneur d'ouvrage d'adhérer à un programme de certification comme LEED, nous oblige à mettre en place une certaine façon de travailler, à aller plus loin et à être meilleur », explique Normand Hudon. Celles-ci ont de plus permis aux critères comme l'aménagement écologique du site et le confort des occupants de devenir la norme lors de la réalisation de bâtiments, des principes encore peu appliqués il y a quelques années.

 

De gauche à droite, Normand Hudon, Paul Dupas, Bernard Sicotte, Emmanuel Cosgrove - Photo de Amélie Ferland

Malgré ces améliorations, le secteur des bâtiments résidentiels, commerciaux et institutionnels est le principal responsable des émissions de GES, en plus de consommer 50 % des ressources naturelles. Au Québec, l'hydroélectricité permet d'atteindre aisément les critères liés à la consommation énergétique, par contre l'endroit où l'on choisit de construire reste une importante problématique.

« On ne parle pas assez du lieu choisi. Pourtant, c'est un critère primordial en matière de durabilité. On doit construire où il est possible d'accéder aux transports en commun », ajoute Paul Dupas. Les principaux centres urbains du Québec ont tous vu leur densité diminuer de 5 % en 2016, une problématique qui coûte cher tant du point de vue économique qu'environnemental.

La carotte ou le bâton ?

Pour stimuler l’essor du bâtiment vert, les outils privilégiés se résument essentiellement à quelques incitatifs financiers. « Les politiques publiques n'ont pas créé d'importants changements. On est en retard par rapport au reste du monde », précise monsieur Dupas. Crédits d'impôt, inspecteurs assurant le contrôle-qualité sur les chantiers, écotaxe sur les matériaux ne sont là que quelques propositions abordées par les panelistes.

Pour Emmanuel Cosgrove, la solution réside principalement dans la production d'études québécoises et la mise en place de normes plus strictes. « Le Québec a ses particularités et ses propres défis, il est donc nécessaire de penser des solutions plus adaptées à notre milieu, répondant à nos problématiques. Ce qui se fait de mieux en Allemagne, n'est pas nécessairement bon ici ».