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Vol au-dessus d’un laboratoire d’agriculture urbaine

4 octobre 2016

Marie-Noëlle Deblois

Avec le projet VERTical, plus récente phase de verdissement de son toit, le Palais des congrès de Montréal devient un véritable laboratoire d’agriculture urbaine.

En 2010, l’institution montréalaise lançait Culti-Vert. Ce premier projet proposait l’aménagement de cinq zones de toits verts afin d’illustrer différentes technologies existantes, en plus d’une superficie de 1 180 pieds carrés pour un toit-jardin de 450 bacs d’agriculture urbaine.

Six ans plus tard, le Palais des congrès poursuit sa démarche de verdissement en s’associant avec AU/LAB, Laboratoire de recherche, d’innovation et d'intervention en agriculture urbaine associé à l'Institut des sciences de l'environnement de l'Université du Québec à Montréal (UQAM), et La ligne verte dans le cadre du Projet VERTical

Ce projet novateur d’agriculture urbaine est caractérisé par la mise en place de structures autoportantes sur échafaudage, d’une superficie de 6 000 pieds carrés au sol et de 5 000 pieds carrés au vertical, pourvu de différents types de toiles naturelles et synthétiques. 

Vol au-dessus d’un laboratoire d’agriculture urbaine - Photo de Marie-Noëlle Deblois

Les avantages d'utiliser un tel système sont la flexibilité des structures et la densification de l'espace de production. Ainsi, un pied carré permet un espace de deux à trois pieds carrés cultivable. Des fines herbes, légumes à feuilles, fraises et fleurs comestibles sont au menu pour la première année d’expérimentation. On prévoit être en mesure de produire 650 kilos de produits, jusqu'en novembre, afin d'alimenter le traiteur du Palais des congrès et la Maison du Père, qui vient en aide aux itinérants. 

« Le projet VERTical, une première en Amérique du Nord, sera l’occasion d’expérimenter diverses technologies et techniques, tout en permettant au Palais de devenir la principale vitrine en la matière », mentionne Jean-Philippe Vermette, cofondateur de AU/LAB et chargé de cours à l’UQAM.

Le démarrage de ce projet suit plusieurs rencontres tenues avec Yohan Hubert de Paris Sous les Fraises, qui développe une telle approche depuis plus de 10 ans en France et s'inspire des murs végétaux sur feutre développés par Patrick Blanc depuis plus de 30 ans.

Prêcher d’exemple

Important acteur touristique, le Palais des congrès souhaite devenir un exemple. Le bâtiment est d’ailleurs certifié BOMA BEST et iCompli Sustainability selon les normes ASTM. En devenant une vitrine d’expérimentation et de promotion des technologies et techniques en agriculture urbaine au Québec, le Palais contribue à réduire les îlots de chaleur, tout en participant à la promotion de Montréal comme ville internationale engagée dans une démarche de développement urbain durable.

Dès le départ, le projet se voulait une démonstration pour les autres gestionnaires d’immeubles privés et institutionnels. Et l’idée semble avoir fait son chemin, car les bâtiments de la Caisse de dépôt et de placement et l’hôtel InterContinental, voisins du Palais, ont emboité le pas en aménageant leur cinquième façade en jardin.