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La haute performance à la croisée des chemins

4 novembre 2020
Par Richard Trempe, Philippe Hudon et Charles Thibodeau

Boma Québec CHRONIQUE DU CONSEIL DE L’ENVELOPPE DU BÂTIMENT
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Retour sur la première conférence technique virtuelle de l’automne 2020 du Conseil de l’enveloppe du bâtiment du Québec (CEBQ), tenue sous le thème Matériaux, énergie et empreinte écologique : la haute performance de l’enveloppe à la croisée des chemins.

La transdisciplinarité a marqué la première conférence du CEBQ alors que les trois présentateurs ont mis à profit leurs expériences respectives pour échanger sur la haute performance. Matériaux, énergie, empreinte écologique et autres critères de performance ont été analysés en présentant deux études de cas, portant sur des études pré-construction et post-construction, afin d’illustrer la nécessité de penser l’enveloppe dans sa globalité.

À cet égard, certaines approches ont été proposées par les conférenciers, dont l’une considère le rôle important des concepteurs qui ont à redéfinir les pratiques, afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), tant sur le plan de la construction que sur celui de l’opération, dans une perspective de réduction de l’impact environnemental des bâtiments. Par modélisation, les projets présentés ont montré qu’en optimisant le niveau d’isolant ou encore en optimisant l’orientation du bâtiment, il est possible de réduire les émissions de GES.

À cet égard, l’analyse du cycle de vie (ACV) s’avère une méthode incontournable pour mesurer et abaisser l’impact environnemental des bâtiments, en fournissant plusieurs indicateurs qui permettent de déterminer une épaisseur d’isolation thermique optimale dans l’enveloppe du bâtiment. À l’aide de la simulation énergétique, qui fournit la consommation d’énergie du bâtiment, et d’une analyse des matériaux installés, l’ACV permet donc de déterminer l’épaisseur d’isolant optimal parmi les différents scénarios analysés faisant varier le niveau de fenestration et la source énergétique de chauffage. Voilà un outil de conception qui permet de mieux cibler la haute performance.

L’analyse post-construction permet pour sa part de vérifier si la tenue en service de l’enveloppe du bâtiment correspond aux hypothèses avancées au moment de la conception. La deuxième étude de cas porte sur le pavillon d’Auvergne laboratoire vivant, qui a été monitoré durant une année afin d’en vérifier le comportement de même que d’en mesurer l’impact carbone. Plusieurs conclusions sont à tirer d’un tel exercice rétroactif. Soulignons notamment le ratio chauffage sur l’équation énergétique totale, qui est abaissé de 57 % (modèle Hydro-Québec) à 43 %, ou encore, l’empreinte carbone du bâtiment qui montre que le béton représente le tiers des impacts totaux, alors que les matériaux isolants se limitent à 10 %.

La contribution la plus significative de cette conférence sur la haute performance ne concerne peut-être pas autant les chiffres, analyses et les validations qui ont été présentés, mais surtout la richesse que peut offrir la transdisciplinarité professionnelle afin de répondre aux enjeux grandissants de l’efficacité.


*Richard Trempe, architecte, est consultant sénior dans le domaine de l’enveloppe du bâtiment; Philippe Hudon, président d’Akonovia, est expert en efficacité énergétique; Charles Thibodeau, directeur général et fondateur de CT Consultant, se spécialise dans les analyses environnementales de cycle de vie des produits et des bâtiments