Aller au contenu principal
x

Une circularité nommée Sopraloop

11 juin 2025
Par Cynthia Bolduc-Guay

Une initiative visant à favoriser l’économie circulaire par le recyclage et le réemploi des matières premières.

En 2024, Soprema lance un appel à partenariat pour son programme SOPRALOOP, marquant ainsi une étape importante dans le déploiement de son plan de développement durable. L’objectif : diminuer considérablement l’impact environnemental de ses matériaux.

Il faut savoir que cette entreprise, qui a son siège social à Drummondville, cherchait depuis 2019 à réduire l’empreinte environnementale de ses produits d’isolation, dont plus de 85% de l’impact carbone était attribuable aux matières premières utilisées.

Devant ce constat, l’idée de recourir à des matières recyclées est devenue une évidence. « Nous avons toujours utilisé une certaine proportion de matières recyclées dans nos produits par le passé, le choix étant alors davantage stimulé par le coût des matières premières sur le marché », explique Pierre-André Lebeuf, responsable du développement durable chez Soprema. L’entreprise a ainsi choisi d’augmenter cette proportion de matériaux recyclés dans ses produits, puis, dans un souci de transparence, de faire attester le pourcentage exact par Groupe AGÉCO.

Deux usines, procédés différents

Par le biais de son programme SOPRALOOP, Soprema recycle deux types de matériaux : le polystyrène, ou plastique numéro 6, ainsi que la cellulose issue des papiers et cartons et de la glassine, ou papier cristal, un papier utilisé pour les étiquettes. Ces matières premières, qui proviennent de municipalités, d’entreprises ou d’organismes partenaires, sont ensuite acheminées à l’une des deux usines du groupe : le polystyrène à destination de Sherbrooke, puis la cellulose vers Sainte-Julie.

À l’usine de Sherbrooke, Soprema s’occupe elle-même de l’extrusion des billes de plastique nécessaires à la fabrication de ses panneaux isolants SOPRA-XPS, principalement utilisés comme isolant thermique pour les systèmes de fondation, de mur, de stationnement et de toiture inversée, et qui comprennent jusqu’à 73 % de contenu recyclé et valorisé. Dans le cas de l’usine de Sainte-Julie, la cellulose recyclée entre dans la fabrication de l’isolant SOPRA-CELLULOSE, utilisé pour isoler les murs intérieurs et extérieurs, les greniers, les planchers et les plafonds, et qui sont composés à plus de 83 % de papier et de carton recyclés postconsommation.

« En tout, ce sont près de 25 000 tonnes de papiers, cartons et glassine et près de 10 000 tonnes de polystyrène que l’on détourne de l’enfouissement chaque année », s’enthousiasme Pierre-André Lebeuf.

Soprema est d’ailleurs la première entreprise au Québec à offrir le recyclage de la glassine, qui vient remplacer le papier journal autrefois utilisé et dont l’approvisionnement va en diminuant.

Même si les produits de Soprema ont toujours contenu une partie de matières recyclées, l’entreprise a tout de même dû revoir ses procédés afin de s’ajuster aux nouvelles quantités. Les efforts en recherche et développement ont permis de concevoir une méthodologie de fabrication qui assure que les produits qui en découlent offrent une excellente performance.

« Ce qu’on remarque, c’est que de plus en plus d’entrepreneurs optent pour nos panneaux SOPRA-XPS non seulement en raison de leur bon rapport qualité/prix, mais aussi de leur impact réduit sur l’environnement », mentionne Pierre-André Lebeuf.

Les deux produits à fort contenu recyclé de Soprema ont d’ailleurs chacun fait l’objet d’une analyse de cycle de vie et d’une déclaration environnementale de produit.

« La réalité est que l’on ne peut pas avoir un produit à 100 % de contenu recyclé », ajoute-t-il, car la matière première vierge est ce qui permet d’avoir une bonne stabilité du produit.

De la suite dans les idées

Devant le succès de son programme SOPRALOOP, Soprema vise maintenant à recycler le polytéréphtalate d'éthylène, un polymère notamment utilisé dans la fabrication des bouteilles de plastique. L’entreprise souhaite en extraire le polyole, un ingrédient entrant dans la formulation de ses panneaux isolants de polyisocyanurate ainsi que dans ses mousses de polyuréthane giclé. Une nouvelle usine de 100  000 pieds carrés, dont l’ouverture est prévue en 2025, est d’ailleurs en construction à Drummondville afin de permettre le recyclage de ces composants. « Même si on n’en a besoin que d’une petite quantité dans la formulation, le polyole a un impact carbone élevé », explique erre-André Lebeuf. Ultimement, Soprema souhaite pouvoir intégrer le recyclage de ses propres produits en fin de vie, leur donnant ainsi, littéralement, une seconde vie.

Magazine Voir vert
Magazine Voir vert

Le nouveau numéro est paru !

Découvrez des projets et initiatives inspirantes en construction durable : haute performance, économies garanties, modularité, décarbonation et circularité au cœur de ce numéro !

ABONNEMENT GRATUIT