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Zoom sur des lauréats qui s'étant plus particulièrement distingués sur le plan du développement durable

Par Benoit Poirier

Catégorie BÂTIMENT ICI – PRATIQUES NOVATRICES

Hudon Julien associés architectes / Pageau Morel

Les firmesHudon Julien associés architectes et Pageau Morel ont été élues Lauréates dans la catégorie BÂTIMENT ICI – PRATIQUES NOVATRICES pour l’intégration combinée et simultanée de multiples innovations dans la conception et la réalisation du nouvel immeuble de bureaux de GlaxoSmithKline Biologicals, à Sainte-Foy.

Exemplaire quant à sa performance énergétique, le nouvel édifice vise une certification LEED-NC de niveau Or. Son architecture distinctive comprend une structure de bois, omniprésent, avec membrures à diamètre variable (une première au Québec), une façade plein sud double peau entièrement vitrée, une orientation permettant une ventilation est-ouest toute naturelle à l’aide de fenêtres ouvrantes automatisées, ainsi que des espaces communs et de travail ouverts conçus pour maximiser le confort des occupants et les relations sociales.

On notera également le système de chauffage et de climatisation par pompes à chaleur géothermique, le chauffage par plancher radiant et la climatisation à l’aide de poutrelles de refroidissement — les occupants ont les pieds au chaud et la tête au frais, fait-on valoir —, la récupération des eaux pluviales pour les sanitaires, l’éclairage à 75 % naturelle et sans éblouissement incluant 90 % des espaces offrant une vue extérieure, un système d’éclairage qui s’ajuste automatiquement selon les besoins et une toiture blanche en PVC à haute émissivité.

En ce qui a trait aux matériaux, 27 % sont de provenance régionale et 10 % ont des composantes recyclées ; 91 % des déchets de construction ont été récupérés. La rentabilité de l’investissement est évaluée à 10 ans.


Consortium Manon Asselin Architecte et Jodoin Lamarre Pratte et associés architectes / Martin Roy et Associés / SNC-Lavalin

Mention honorifique et distinction Développement durable

La bibliothèque Raymond-Lévesque, à Saint-Hubert – Crédit : Julien Perron-Gagné

Le consortium Manon Asselin Architecte et Jodoin Lamarre Pratte et associés architectes / Martin Roy et Associés / SNC-Lavalin a reçu une mention honorifique et la distinction Développement durable dans la catégorie BÂTIMENT ICI – PRATIQUES NOVATRICES.

Ces honneurs ont été décernés à l’équipe pour l’intégration architecturale et créative des systèmes électromécaniques, de même que pour la recherche de solutions architecturales concrètes et durables et pour l’intégration audacieuse et sophistiquée des systèmes d’éclairage et d’apport d’air à même le rayonnage métallique standard à la bibliothèque Raymond-Lévesque, à Saint-Hubert.

Le bâtiment a été conçu de façon à maximiser le potentiel éolien et solaire du site. On notera entre autres éléments l’installation d’un plancher radiant au glycol, d’un système géothermique comprenant 20 puits et trois thermopompes, d’un puits canadien et d’un bassin de rétention minérale, l’intégration, à même l’enveloppe du bâtiment, d’ouvrants motorisés qui, avec la forme du toit et la cour intérieure, favorisent la ventilation naturelle des locaux et permettent une réduction substantielle des besoins mécaniques, ainsi qu’une réduction de 40 % de la consommation d’eau potable.

Les occupants peuvent en outre apprécier les brise-soleil actifs orientés en fonction de l’angle d’incidence du soleil et permettant d’avoir une vue sur l’extérieur sans être ébloui, tout comme le recours au bois local torréfié, encore peu utilisé au Québec et qui allie stabilité, esthétique et pérennité, plus précisément du peuplier jaune et de l’érable, respectivement pour l’enveloppe et pour les aménagements intérieurs.

Environ 90 % des déchets de construction ont été récupérés. Les solutions écologiques retenues représentent près du quart du coût de construction ; la rentabilité de l’investissement prévue est de cinq ans et demi.

Espace pour la vie

Mention honorifique

Espace pour la vie, nouveau concept autour duquel gravitent le Biodôme, l’Insectarium, le Jardin botanique de même que le Planétarium de Montréal, a reçu une mention honorifique dans la catégorie BÂTIMENT ICI – PRATIQUES NOVATRICES pour l’utilisation audacieuse de technologies de récupération et de transfert d’énergie et l’installation de systèmes de géothermie (ouverts et fermés) en simultanée, permettant de générer assez d’économies pour autofinancer, en seulement huit ans, les investissements requis pour la réalisation du projet.

Dans le premier cas, la mise en place de la mesure a été réussie grâce à l’installation, au Biodôme, de quatre grosses thermopompes entre les écosystèmes. Le système de géothermie à circuit ouvert, l’un des plus importants au Canada, puise l’eau dans la nappe phréatique.

À l’Insectarium, on a plutôt choisi un système à circuit fermé qui utilise la température du sol. On y a de plus installé un chauffe-eau solaire. Une chaudière électrique « hors pointe », pour réduire la consommation de gaz naturel, et une chaudière à condensation pour le chauffage de l’eau, ont par ailleurs été ajoutées aux équipements du Jardin botanique.

On notera aussi l’installation de variateurs de vitesse pour le pompage ou la climatisation et la modernisation des systèmes d’éclairage. L’ensemble du projet d’amélioration du rendement éconergétique de l’Espace pour la vie se traduit par une réduction de 34 % de la consommation énergétique et par une baisse de 39 % des émissions de gaz à effet de serre. Il a été réalisé sans nuire à l’importante et fragile collection végétale et faunique et en choisissant des composantes et des matériaux dans une perspective de durabilité à long terme. Un exploit de taille qui a requis une coordination des travaux et un souci du détail hors du commun.

Soulignons que le projet a été réalisé en collaboration avec la firme Ecosystem et avec le soutien financier d’Hydro-Québec et de Gaz Métro, de la Fédération canadienne des municipalités, ainsi que du ministère des Ressources naturelles du Canada.

Catégorie HABITATION – PRATIQUES NOVATRICES

Beaulieu Gendron s.e.n.c.

Mention honorifique et distinction en Développement durable

Beaulieu Gendron a utilisé du platelage de plancher en bois lamellé-collé certifié FSC, de type Mill Floor, fabriqué par Nordic Structures Bois (Chantiers Chibougamau) pour Les condominiums Loggias Bourgeoys. C’est la 1re fois que des dalles de plancher de ce type sont utilisées comme élément architectural dans ce secteur de la construction. Crédit photo : Amielle Clouâtre, photographe

Beaulieu Gendron s.e.n.c. a reçu une mention honorifique et la distinction en Développement durable dans la catégorie HABITATION – PRATIQUES NOVATRICES pour une application écoresponsable et une utilisation novatrice, structurale et esthétique du platelage de plancher en bois lamellé-collé certifié FSC, de type Mill Floor, fabriqué par Nordic Structures Bois (Chantiers Chibougamau) dans un projet résidentiel.

C’est la première fois que ces dalles de plancher sont utilisées comme élément architectural dans ce secteur de la construction, en l’occurrence pour Les condominiums Loggias Bourgeoys, dans le quartier Pointe-Saint-Charles, à Montréal, qui vise le niveau Platine de la certification LEED pour les Habitations.

Le recours aux dalles de plancher est plus coûteux que pour un plancher traditionnel. Toutefois, si l’on tient compte des coûts et du temps normalement associés à l’acquisition, au transport, à la pose et à la transformation de plusieurs matériaux, cette dalle structurale — esthétique (on peut choisir de la laisser apparente au plancher ou au plafond) et rapide à poser ne requiert pas de gypse, de peinture ni de revêtement — permet de réaliser, à terme, des économies substantielles. Sans compter sa durabilité, sa résistance à l’humidité et sa pérennité.

De plus, le produit est composé d’un seul élément renouvelable à faible teneur en COV (composés organiques volatils) qui contribue à réduire les émissions de gaz à effet de serre en fixant le carbone, le bois, ressource qui provient de la région de Chibougamau.

Les concepteurs ont toutefois eu à imaginer de nouvelles stratégies pour faire courir le câblage et la tuyauterie. Une chape de béton a par ailleurs dû être coulée pour pallier les interstices entre les dalles et assurer les qualités acoustique et ignifuge de celles-ci.