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12 novembre 2014
Par Marie-Ève Sirois

Un concept modulaire visant à nourrir et à verdir la ville.

En juin 2014, la firme d’architecture Ova Studio, basée à Hong Kong, dévoilait son deuxième concept de bâtiment modulaire. Après l’hôtel Hive-Inn, soumis au concours Radical Innovation Awards en avril dernier, voici maintenant la ferme urbaine de la même collection. Positionnée sur un terrain vague de New York, elle pourrait tout aussi bien se situer à Séoul, Tokyo, Shanghai, Pékin, Rotterdam, Seattle, Toronto ou Montréal. 

« Nous croyons que ce concept modulaire ludique incarne une solution à plusieurs problèmes donnés », explique Slimane Ouahes, architecte associé chez Ova Studio, en faisant référence au réchauffement climatique, à la multiplication des surfaces minéralisées dans les villes et aux effets négatifs de la production alimentaire industrielle sur l’environnement. 

 

La ferme modulaire Hive-Inn - Photo de 2014 Ova Studio Ltd

 

L’architecte poursuit : « Les consommateurs souhaitent consommer des produits frais, tout en minimisant les transports et la pollution associée. Avec la ferme Hive-Inn, nous rapatrions une part de la production alimentaire en centre urbain. » Cette ferme urbaine est donc un lieu de production agricole évolutif et adaptable, équipé de réseaux et systèmes complexes. 

De fait, le concept prévoit la récolte des eaux pluviales pour qu’elles puissent être utilisées à des fins d’aquaculture et de production maraîchère ou animale. L’étape suivante consiste à purifier l’eau des aquariums à travers des filtres à roseaux et des bassins d’épuration. Les eaux ainsi traitées peuvent ensuite retourner vers les cuves d’aquaculture ou encore les toilettes. 

 

La ferme modulaire Hive-Inn - Photo de 2014 Ova Studio Ltd

 

Pour ce qui est de l’azote et du carbone, les circuits sont conçus de manière à être quasi fermés, autonomes et de moindre impact sur l’environnement. Par conséquent, il est notamment prévu de faire usage des nutriments générés par l’aquaculture pour la production végétale. Quant aux déjections animales et humaines, elles sont appelées à séjourner dans une chambre de compostage le temps que s’opère leur décomposition. Et pour compléter l’apport énergétique du solaire et de l’éolien, un méthaniseur a été intégré au concept pour la production de biogaz. 

Maintenant que le tout est sur papier et qu’une analyse préliminaire du cycle des ressources a été effectuée, reste à définir les plus fins détails. « Nous avons besoin de réaliser des études de faisabilité [techniques, financières et commerciales] pour caractériser les systèmes et définir les connecteurs [systèmes de branchement/débranchement] qui devront être utilisés », indique le concepteur. 

Pour l’heure, Ova Studio recherche activement des investisseurs dans le but de construire un prototype, estimé à 1,5 million de dollars. Concrètement, on sait déjà que le premier Hive-Inn sera constitué d’un noyau de béton, autour duquel s’attachera un treillis d’acier pouvant accueillir les conteneurs. Ascenseurs, puits mécaniques, corridors, toilettes et salles mécaniques feront partie du programme architectural du noyau.

Voir grand

Les auteurs du Hive-Inn voient grand. Leur souhait est non seulement de construire une structure éclatée dans un seul centre urbain, mais bien d’en construire plusieurs à travers le monde, de sorte que les conteneurs puissent passer d’un hémisphère à l’autre, par voie maritime. Et ce, notamment pour maximiser le rendement des cultures exposées à la lumière naturelle. De cette façon, un conteneur de production alimentaire pourra aisément être remplacé par un conteneur résidentiel ou commercial, selon les conditions du marché d’accueil.