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Une modernisation éconergétique gagnante pour l’UQTR

20 mars 2020
Par Rénald Fortier

L’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) se pose aujourd’hui comme un exemple en matière de modernisation éconergétique et de décarbonisation.

Cinquante-trois. C’est le pourcentage de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) affiché par l’UQTR, soit 829 tonnes métriques d’équivalent CO2 annuellement, au terme de la modernisation de son réseau énergétique à l’échelle du campus. Une réalisation innovante qui a valu à l’établissement d’enseignement une mention, catégorie Bâtiments académiques existants, aux ASHRAE Technology Awards 2020.

Il faut dire que l’amélioration de la performance énergétique de son campus était une préoccupation de longue date pour l’institution trifluvienne, elle qui avait mené plusieurs démarches en ce sens au fil des ans. Comme l’optimisation de ses systèmes et de ses équipements électromécaniques ou encore le raffinement des séquences de contrôle, pour ne citer que ces exemples.

Autant de démarches dont la réalisation aura cependant amené l’UQTR à poser un constat sans équivoque : l’amélioration significative de la performance énergétique de son campus de 250 000 mètres carrés exigeait d’intervenir à l’échelle du réseau de chaleur qui alimente ses 15 pavillons, et non plus d’y aller de petits projets à la pièce.

C’est ainsi qu’à la suite d’un appel d’offres mettant l’accent sur les résultats ultimement escomptés – ingénierie et construction intégrées avec garantie de performance –, l’université confie à Ecosystem le mandat de développer et de mettre en œuvre un projet permettant l’atteinte des objectifs visés, soit :

  • la diminution substantielle des émissions de GES du campus;
  • l’amélioration du confort des étudiants et du personnel;
  • la modernisation des infrastructures existantes pour les rendre compatibles avec le recours à des énergies propres et économiques;
  • une réduction de 412 700 dollars des frais d’exploitation annuels et la simplification des activités d’entretien;
  • la non-interruption des activités quotidiennes lors de l’implantation.

Abaissement de la température

Le projet de modernisation éconergétique réalisé à l’UQTR a permis à l’institution de réduire de 53 % ses émissions de GES. Photo : Ecosystem

Au cœur du concept éconergétique élaboré par Ecosystem figure l’abaissement de la température du réseau qui dessert les bâtiments de l’UQTR, une solution qui permet à la fois de :

  • réduire la quantité d’énergie nécessaire pour chauffer le réseau ainsi que les pertes de chaleur lors de la distribution sur le campus;
  • tirer pleinement profit de l’utilisation de thermopompes, celles-ci offrant un rendement optimal à basse température, et de la récupération de chaleur – en chauffant partiellement le campus avec la chaleur résiduelle extraite du système de refroidissement au moyen d’une nouvelle thermopompe;
  • rentabiliser l’électrification grâce à l’ajout de la thermopompe.

Pour optimiser l’efficacité du concept, certains pavillons seront connectés en série au nouveau réseau énergétique à basse température. Les bâtiments ayant de plus grands besoins en chauffage seront ainsi alimentés en premier, de manière à ce que la température de retour soit plus basse pour augmenter la performance de la nouvelle thermopompe. En outre, les nouvelles chaudières qui seront installées dans la centrale thermique seront dimensionnées pour répondre à la nouvelle demande.

La conversion du réseau de chauffage à haute température de l’UQTR nécessitera toutefois au préalable des interventions visant à rendre les pavillons totalement compatibles avec le nouveau réseau de chaleur. Elles se traduiront plus particulièrement par l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments et l’installation d’équipements locaux pour les quelques dispositifs nécessitant une haute température, par exemple l’humification.

En plus de contribuer à sabrer plus de la moitié des émissions de GES de l’UQTR, la mise en œuvre de ce projet, qui s’échelonnera de 2012 à 2014, permettra de réduire de près du quart la facture énergétique de l’institution. En engrangeant des économies d’énergie annuelles de quelque 440 000 dollars – 8 % de plus que prévu –, elle pourra recouvrer son investissement initial de 6,3 millions de dollars à l’horizon 2023.

Source : Ecosystem / UQTR