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17 mars 2010
Par Marie Gagnon

Un ensemble d’habitations en copropriété à la fois abordables et durables : les Condos Wellington, dans le sud-ouest de Montréal.

Situé près du canal de Lachine, du marché Atwater et des pistes cyclables, le complexe Wellington vise d’abord à rendre la copropriété accessible. Cet ensemble multirésidentiel a été pensé en fonction d’une clientèle à revenu modeste ou ayant des besoins particuliers. Il a vu le jour à l’initiative d’Options Habitation Québec (OHQ), un organisme sans but lucratif formé d’experts-conseils en habitation ayant pour mission d’accompagner des promoteurs dans leurs projets d’habitation à caractère social.

Le projet a pris forme entre novembre 2005 et juin 2006, sur un terrain de 1 231 mètres carrés bordant la rue Wellington, dans le quartier Pointe-Saint-Charles. Il s’est traduit par la construction d’un immeuble à ossature de bois de trois niveaux hors sol et totalisant 2 751 mètres carrés. L’immeuble abrite 32 unités d’habitation offrant une, deux ou trois chambres à coucher. La conception et la réalisation du projet ont requis un investissement 3,8 millions de dollars, dont 3,4 millions ont été consacrés à la construction de l’immeuble.

Outre une subvention de 80 000 dollars de la Société canadienne d’hypothèques et de logement pour l’élaboration du projet, l’OHQ a bénéficié d’un programme expérimental de la Ville de Montréal qui permet de vendre les logements à un pourcentage situé entre 64 et 80 % de leur valeur marchande. « Les acheteurs ont en plus profité du programme d’accession à la propriété de la Ville, signale Fritz Delphine, le promoteur du projet. Et Hydro-Québec nous a également donné un coup de pouce, conformément aux modalités du programme Novoclimat. »

Voilà pour le volet abordabilité. Mais le projet n’est pas qu’abordable, il est aussi durable. Le 31 janvier 2008, l’ensemble immobilier a en effet décroché la certification LEED, niveau Certifié, le Conseil du bâtiment durable du Canada lui ayant accordé 28 points sur les 32 possibles. Pour l’OHQ, il s’agit d’une première. Et d’une expérience facilement transférable de l’avis de Lyse Tremblay, l’architecte qui a chapeauté les aspects LEED du projet. « Il s’agit somme toute d’un ensemble de bonnes pratiques qui confèrent à l’ensemble un certain niveau de performance environnementale », dit-elle.

Sans scruter une à une les catégories du système d’évaluation, soulignons d’abord que le choix de l’emplacement, à proximité des transports en commun, la densité de développement et la réduction de la pollution lumineuse, ont valu au projet trois points, ceci sans que le promoteur se mette en frais pour autant. D’autres stratégies, comme la récupération des déchets de construction et le contrôle de l’érosion et des sédiments, ont exigé, tout au plus, une meilleure planification des activités sur le chantier.

Quant à la provenance des matériaux, à leur teneur en matière recyclée et à leur faible émissivité de composés organiques volatils, on a pris bien de soin de s’assurer de leur valeur écologique. D’importants efforts ont aussi été investis dans la mise en œuvre de mesures visant à optimiser l’efficacité énergétique, à réduire la consommation d’eau et à améliorer la qualité de l’air intérieur. Mais le jeu en valait la chandelle. Par exemple, les stratégies de gestion de l’eau ont permis de réduire la consommation de l’immeuble de 40 %.

Par ailleurs, la certification Novoclimat, en améliorant de 25 % la performance énergétique du bâtiment grâce à une isolation et à une étanchéité à l’air supérieures, assure aux copropriétaires des économies d’énergie substantielles. Les logements étant ainsi mieux insonorisés, les occupants profitent d’un confort accru par la qualité de l’air intérieur qui est réglée par un système de ventilation à récupération de chaleur et une distribution d’air frais dans chaque pièce.
Il reste que, aussi simples que paraissent ces approches, leur mise en œuvre s’est révélée plus complexe qu’il n’y semble. « Certaines mesures, comme le remplacement régulier des filtres du système de pompage, compliquent la tâche des entrepreneurs, souligne Lyse Tremblay. Ils doivent également conserver des étiquettes de produits pour documenter le dossier en vue de son examen par le Conseil du bâtiment durable. Ces difficultés vont toutefois s’aplanir à mesure que les projets LEED se multiplieront et qu’ils se familiariseront avec le système. »

Équipe de projet

Promoteur Options Habitation Québec

Architecture Marco Manini Architecte

Génie mécanique Desjardins Experts-Conseils

Construction Les Entreprises Samig

Consultation LEED Lyse M. Tremblay architecte

Mise en service Pageau Morel

 

Crédits LEED*
CatégoriePoints
Aménagement écologique des sites06
Gestion efficace de l’eau04
Énergie et atmosphère01
Matériaux et ressources05
Qualité des environnements intérieurs09
Innovation et processus de design03
Total28