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Les écoles et les maisons des aînés : une opportunité à saisir

9 février 2021
Par Sylvain Perron

Bâtiment durable Québec CHRONIQUE DE BÂTIMENT DURABLE QUÉBEC
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La loi 66 offre une possibilité intéressante à nos enfants et à nos aînés d’avoir un milieu de vie intéressant. Mais les projets doivent être à la hauteur de nos attentes.

Chacune des crises économiques précédentes aura vu apparaître son plan de relance économique. Il est donc de bon augure que le gouvernement actuel, à travers la loi 66, accélère des investissements d’infrastructure pour soutenir l’économie du Québec. Grâce à cette initiative, les écoles, les maisons des aînés et les autres établissements de santé mentionnés verront leurs processus d’approbation grandement accélérés.

Avant la pandémie, en février 2020, le gouvernement du Québec dévoilait le concept des futures écoles au Québec : des écoles « durables, sécuritaires et entièrement électriques ». Le gouvernement mentionnait également que la Société québécoise des infrastructures (SQI) devenait le gestionnaire de projet pour ces nouvelles écoles, tout comme pour les « 40 projets de construction de maisons des aînés et alternatives ».

Ce qui est intéressant ici est que le plan d’action de développement durable de la SQI indique que l’organisme « appliquera les pratiques environnementales dans la conception, la construction et la gestion des immeubles », entre autres en certifiant LEED tous les projets de plus de 2 000 m2 ou de plus de 5 M$. Ceci semble être le cas de l’ensemble des projets d’écoles et des maisons des aînés visés par la loi 66. À la lumière de ces constats, nous voulons simplement rappeler cet engagement du bras immobilier du gouvernement. Les bâtiments que nous construisons maintenant seront en place pour plusieurs décennies et nous croyons que nos jeunes et nos aînés méritent d’avoir le meilleur pour s’épanouir.

Dans un autre ordre d’idées, si le gouvernement veut atteindre sa cible de réduction de gaz à effet de serre de 37,5 % d’ici 2030, celui-ci devra être exemplaire dans la gestion de son parc immobilier. En ce sens, l’exemplarité du gouvernement en matière de construction durable est donc primordiale pour guider l’industrie, notamment celle du bâtiment commercial et institutionnel.

Guider la transition écologique

Selon les dernières statistiques de l’inventaire de gaz à effet de serre du gouvernement du Québec, les secteurs des bâtiments commerciaux et institutionnels représentent 10,13 % des émissions de GES du Québec. Avec ces nouvelles constructions, le gouvernement peut avoir un véritable effet de levier sur l’industrie et ainsi guider la transition écologique du monde de la construction.

Plus que jamais, les technologies et initiatives permettent de favoriser la transition écologique de notre parc immobilier pour qu’il devienne abordable et permette de récupérer l’investissement rapidement. Quand on sait qu’un bâtiment durable peut générer de 9 à 15 % d’économie annuellement par rapport à un bâtiment institutionnel standard, il devient encore plus évident de tendre dans cette direction.

Dans son ensemble, la loi 66 constitue un moment crucial de définition d’ambitions collectives. Le Québec peut se doter de beaux bâtiments qui répondent aux besoins et réalités de la population. Plus encore, ces nouvelles infrastructures peuvent faire partie d’une plus vaste stratégie de transition écologique. Ainsi, profitons des connaissances des intervenants œuvrant au sein du domaine de la construction au Québec et des innovations technologiques qui nous permettent aujourd’hui de construire des milieux de vie sains. Bref, la transition écologique demande de prendre les bonnes décisions à long terme. Le temps de repousser les problèmes n’est plus une option.


* L’auteur est directeur des affaires gouvernementales et de la gestion administrative au Conseil du bâtiment durable du Canada – Québec.