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Regard sur l’évaluation de produits novateurs par le CCMC

24 février 2023
Par Caroline St-Onge | Conseil national de recherches du Canada

Boma Québec CHRONIQUE DU CONSEIL DE L’ENVELOPPE DU BÂTIMENT
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Au Centre canadien de matériaux de construction (CCMC) du Conseil national de recherches du Canada (CNRC), des protocoles sont rigoureusement élaborés afin de réduire les risques de défaillance des produits en service et, par conséquent, les risques sur la santé et la sécurité des occupants des bâtiments.

Bon nombre de solutions acceptables énoncées dans la partie 9 du Code national du bâtiment du Canada (CNB), qui s’applique aux maisons et aux petits bâtiments, font référence à des produits normalisés, facilitant ainsi leur évaluation et leur approbation par les autorités compétentes régionales et municipales. Cependant, puisque la partie 9 du code ne peut décrire toutes les options de conception et de construction valables possibles, le code permet, en revanche, l’emploi de solutions de rechange offrant une performance au moins égale à la ou aux solution(s) acceptable(s) qu’elles remplacent. 

À titre d’exemple, un bardage de toiture en tôle d’aluminium revêtu d’un fini à base de polymère constitue, avec preuves justificatives, une solution de rechange aux bardeaux d’asphalte normalisés dont les dispositions techniques contenues dans le code représentent le niveau minimal de performance permettant d’atteindre les objectifs de santé et de sécurité structurale visés par le CNB, que la solution de rechange doit donc également atteindre.

Il est important pour le Centre canadien de matériaux de construction (CCMC),  sous la bannière du Conseil national de recherches du Canada, de bien examiner la performance des produits novateurs et leurs restrictions d’utilisation afin de déterminer leur conformité au code national. Fondé en 1988 à la demande des provinces et territoires pour notamment remplir ce rôle, le CCMC publie depuis des examens de conformité dont l’opinion apporte un soutien technique indépendant aux autorités compétentes et décideurs de l’industrie.

L’examen des produits novateurs se déroule selon un processus rigoureux impliquant plusieurs étapes, notamment l’élaboration d’un protocole où, en premier lieu, la fonction prévue d’un produit (par exemple, l'élimination des fuites d'air ou l’imperméabilisation) est utilisée pour identifier les dispositions techniques applicables du code, ainsi que les objectifs et les énoncés qui leur sont attribués.

Tenir compte de l’endroit prévu du produit dans le bâtiment permet de définir les charges environnementales extérieures ou intérieures auxquelles il sera exposé et d’en analyser l’impact en service et lors de la construction. Certains produits seront exposés aux charges climatiques à court terme, alors que d’autres le seront tout au long de leur vie en service. Les charges pertinentes dues à l’occupation des lieux et celles retrouvées dans l’enveloppe, telles que les charges vives, l’humidité, la circulation piétonnière, les différentiels de pression d’air, la dilation des matériaux adjacents et l’incompatibilité entre les matériaux, sont analysées. Il ne faut pas négliger le fait que lors de la construction, l’installation des produits adjacents peut causer, par exemple, des déformations dues à des impacts dynamiques et des charges de compression, de même que des perforations dues à des attaches mécaniques.

Charges environnementales extérieures. Source : Conseil national de recherches du Canada

Les scénarios les plus défavorables des charges applicables et du vieillissement dû au rayonnement ultraviolet et à l’oxydation des matériaux sont retenus et simulés de façon accélérée en laboratoire, conjointement avec la réalisation d’un programme d’essais de propriétés mécaniques, physiques et/ou chimiques indicatives de la performance du produit.

L’assurance que le niveau de performance examiné en laboratoire sera maintenu lors de la production est basée sur le contrôle de la qualité mis en place par le fabricant et les inspections annuelles en usine requises par le CCMC. S’il s’agit d’un produit fini en chantier, tel que la mousse de polyuréthane giclée, des installateurs certifiés et un programme de contrôle de la qualité en chantier sont de plus exigés.

La demande croissante de bâtiments plus respectueux de l’environnement incite les fabricants à développer des produits offrant des « attributs environnementaux » tels qu’une faible teneur en carbone, de la résilience, du contenu biologique et une performance de cycle de vie satisfaisante. Ces préoccupations environnementales ne font pas l’objet d’exigences dans le CNB. Toutefois, la section 9.36., Efficacité énergétique, du CNB a pour objectif de limiter les risques d’un effet inacceptable sur l’environnement provenant d’une utilisation excessive de l’énergie dans les habitations et certains petits bâtiments non résidentiels. À cette fin, le code exige que les ensembles de construction (mur, toiture et plancher) respectent un niveau minimal de résistance thermique effective et d’étanchéité à l’air dont la performance est examinée par le CCMC.  

Les résultats de performance, la conformité aux codes et les conditions et les restrictions associées à l’usage du produit et à son installation sont mis en lumière dans les rapports d’évaluation publiés dans le recueil en ligne du CCMC. Dans la plupart des cas, le CCMC constitue un guichet unique fournissant les preuves techniques nécessaires pour appuyer l'acceptation d'un produit dans presque toutes les administrations au Canada.