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Mieux utiliser les certifications en aménagement durable

18 mars 2019

Par Laurent Canigiani

LEED, WELL, SITES…  La multiplicité des certifications et des systèmes d’évaluation pour les bâtiment et les aménagements durables rend parfois difficile leur accessibilité et leur utilisation.

La méconnaissance des systèmes de certifications, plus particulièrement dans le secteur de l’urbanisme et de l’aménagement durable, demeure l’un des premiers freins à leur utilisation. Le Conseil du bâtiment durable du Canada – Québec (CBDCa-Qc) en a pris fait et cause. Et c’est pourquoi il a organisé un colloque sous le thème Les certifications : pour un aménagement durable au Québec, l’objectif étant d’éclairer les professionnels de l’aménagement sur ce qui existe déjà.  

Roger Pratt, éco-urbaniste, vice-président, partenariat stratégique et croissance du Green Business Certification Inc. (GBCI), a été président du U.S. Green Building Council, organisme qui a donné naissance à la certification LEED, en 1998. Il soutient l’idée que les certifications ne sont pas là pour brider un projet mais, au contraire, elles doivent permettre de dépasser les objectifs et de faire reconnaitre l’expertise : « Ces systèmes d’évaluations ont créé un langage spécifique qui devient international, dit-il. Lorsqu’un ou plusieurs éléments de votre projet a obtenu une bonne note, cela a une véritable signification pour tous ceux qui, à travers le monde, travaillent dans le même secteur, car ils connaissent les difficultés pour atteindre cette haute qualité environnementale ».

Le site Bonaventure, un projet exemplaire

En 2018 la Ville de Montréal a obtenu la certification SITES pour son projet Bonaventure, le premier projet d’architecture de paysage à obtenir cette certification au Canada. Il s’agissait de transformer une ancienne autoroute sur pilotis en un boulevard urbain. L'obtention de la certification découle notamment de l'aménagement de larges trottoirs, de voies réservées 24 h et de bandes cyclables dans le secteur, assurant ainsi une place importante aux transports actifs et collectifs. Une large opération de verdissement a également permis la réduction des îlots de chaleur ainsi qu’une gestion responsable des eaux de ruissellement.

Le projet Bonaventure, Ville de Montréal

« Avec cet exemple, on comprend que la certification SITES, qui dans ce cas s’applique à un projet d’architecture de paysage, pourrait aussi bien s’appliquer à un projet d’urbanisme, explique Paul-Antoine Troxler, directeur du CBDCa-Qc. C’est à ça que sert ce colloque : permettre aux professionnels de l’aménagement d’identifier si l’un de leurs projets actuels colle avec un ou plusieurs systèmes de certifications.»

Selon Roger Platt, les urbanistes et les aménagistes souhaiteraient même utiliser le système d’évaluation SITES à plus grande échelle et même l’intégrer dans un plan d’urbanisme plutôt qu’ à un projet unique. « Nous n’allons pas dire non à ces professionnels (…) S’ils souhaitent utiliser ce système d’évaluation, même de manière différente et créative, c’est très passionnant pour nous. »