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Deuxième rapport énergétique et environnemental BOMA BESt

31 octobre 2011

Par Pierre Boudrias *

Les conclusions du deuxième rapport énergétique et environnemental annuel BOMA BESt (BBEER) font foi de l’évolution positive des pratiques de gestion immobilière au Canada. Mais il reste encore beaucoup de place à l’amélioration de nos façons de faire.

Le rapport BBEER fait le point sur les performances environnementales des immeubles de quelque 300 immeubles canadiens certifiés BOMA BESt (niveaux 2 à 4). Il a pour but de mieux comprendre les performances actuelles de nos immeubles et d’identifier des moyens d’améliorer le programme, afin d’atteindre plus rapidement l’objectif d’intensité énergétique de 20 ekWh/pi2/an d’ici 2015. On y trouve le détail des résultats obtenus en fonction de différents critères : énergie, eau, déchets, émissions, effluents et pollution, environnement intérieur et systèmes de gestion environnementale.

Le rapport 2010 atteste de la bonne performance des immeubles évalués en ce qui a trait aux émissions, à l’environnement intérieur et aux systèmes de gestion environnementale. Par contre, on y note que des progrès demeurent souhaitables en matière de gestion de l’énergie, de l’eau et des déchets.

Les données du rapport révèlent que les performances sont très variables dans des domaines comme la consommation d’eau et d’énergie. Et qu’elles sont plus homogènes en matière de gestion des déchets et des matières dangereuses.

Fait intéressant à noter, le rapport souligne le faible écart entre les immeubles anciens et les immeubles récents, ce qui tend à démontrer que la taille et l’âge d’un immeuble ont moins d’influence sur ses performances énergétiques que la manière dont il est géré. Le rapport souligne également que les performances mesurées sont meilleures dans les immeubles du secteur public que dans ceux du secteur privé.

Bien que la note moyenne du rapport de 2010 soit identique à celle du rapport 2009, plus de régions obtiennent une note supérieure à la moyenne en 2010. De plus, on note un écart réduit entre la moyenne nationale et les notes générales des régions. On remarque également que les notes moyennes générales varient peu d’une région à une autre, la plus faible (Québec) et la plus élevée (Ontario) n’étant séparées que par un point.

Quelques statistiques

Énergie

  • Plus de 78 % des immeubles certifiés BOMA BESt ont une intensité énergétique 13 % meilleure que la moyenne nationale de 36,65 ekWh/pi2 (1,42 GJ/m2).
  • C’est dans la région des Prairies que l’on consomme le plus de gaz naturel et en Colombie-Britannique que l’on enregistre la plus forte consommation totale d’électricité.
  • Les immeubles construits après 1989 ont, en général, des performances légèrement meilleures en termes d’intensité énergétique et d’émissions de carbone que les immeubles construits avant 1960.
  • La quantité totale de dioxyde de carbone rejeté par l’ensemble des immeubles est de 843 171 tonnes métriques pour une superficie totale de 92,3 millions pi2, soit environ 13 % de mieux que dans l’étude du CICES (Ressources naturelles Canada) de 2007.
  • La majorité des immeubles de l’échantillon du rapport réunissent plusieurs caractéristiques d’efficacité énergétique (amélioration de l’éclairage, contrôle de l’abaissement de la température, systèmes automatisés, etc.).

Eau

  • L’intensité moyenne totale de la consommation d’eau pour les immeubles certifiés BOMA BESt est de 0,98 m3/m2, soit un résultat inférieur à la moyenne nationale.
  • Globalement, les immeubles construits après 1990 enregistrent la consommation d’eau la plus faible et ceux construits entre 1960 et 1989 la consommation d’eau la plus importante.

Émissions, effluents et matières dangereuses

  • Beaucoup d’immeubles (42 %) réorientent entre 60 et 90 % de leurs déchets et 32 % des immeubles enregistrent des taux de réorientation entre 30 et 60 %.
  • Beaucoup d’immeubles utilisent encore des réfrigérants avec un fort potentiel d’appauvrissement de la couche d’ozone et de réchauffement de la planète, même si la plupart d’entre eux indiquent mettre en place un plan en vue de leur élimination graduelle. Et bien que les trois quarts des immeubles utilisant des réfrigérants pouvant appauvrir la couche d’ozone et contribuer au réchauffement de la planète disposent de systèmes de vidange pour l’entretien, les réparations ou l’élimination, la majorité des immeubles du quartile le plus bas n’ont pas de détecteur de fuite pour les réfrigérants.

Gestion des déchets

  • Environ 40 % des immeubles réorientent entre 60 et 90 % de leurs déchets. Cependant, la plupart d’entre eux ne connaissent pas précisément le taux de réorientation de leur immeuble.

Environnement intérieur

  • La gestion de l’environnement intérieur est relativement homogène, avec des pourcentages situés entre 85 et 90 % pour l’air intérieur, l’éclairage et le bruit.

Système de gestion environnementale

  • La plupart des immeubles disposent de politiques environnementales bien documentées et de stratégies de communication avec les locataires afin de déterminer comment contribuer à la durabilité énergétique et environnementale de l’immeuble.
  • Plusieurs mesures relevant d’un système de gestion environnementale sont présentes dans la majeure partie des immeubles.

En plus des résultats obtenus, cette deuxième édition du rapport BBEER démontre l’importance de la certification environnementale des immeubles et la pertinence d’investir dans l’efficacité énergétique.

Aujourd’hui, le programme BOMA BESt est devenu une référence pour notre industrie. C’est pourquoi BOMA Canada s’efforce de faire connaître les performances énergétiques et environnementales des immeubles au moyen de ce rapport.

Le rapport énergétique et environnemental BOMA BESt 2010 met en évidence l’engagement continu de l’industrie immobilière à l’égard des bonnes pratiques à adopter au profit d’un environnement plus sain, à l’intérieur comme à l’extérieur de nos immeubles. Toutefois, avec une médiane générale de 77,8 %, l’industrie peut encore améliorer ses méthodes de gestion environnementale.

Que ce soit pour améliorer leur efficacité énergétique ou pour mettre en place des politiques d’achat de produits respectueux de l’environnement, de plus en plus de propriétaires et gestionnaires d’immeubles intègrent le développement durable dans leurs activités. Cela dit, le potentiel d’amélioration de nos performances environnementales demeure élevé et notre industrie se doit de redoubler d’efforts en ce sens.

* L’auteur est directeur immobilier principal, Services immobiliers, chez Bentall Kennedy (Canada) LP et président du comité sur l’environnement de BOMA Québec.