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Contech Montréal : retour sur un événement teinté de vert

9 novembre 2022

À eux seuls les bâtiments contribuent pour un peu plus de 10 % des gaz à effet de serre (GES) de la province, une responsabilité que semble endosser de plus en plus l’industrie de la construction au regard de la programmation de l’expo Contech Montréal qui s’est tenue le 3 novembre dernier au Palais des congrès.

Les considérations environnementales étaient bien présentes à cette édition 2022 de Contech Montréal, que ce soit par la conférence d’Architecture sans frontières sur le réemploi des matériaux, la place accordée à l’efficacité énergétique ou encore aux matériaux durables. Voir vert a assisté à quelques présentations.

 

L’efficacité énergétique comme solution de choix vers la carboneutralité

Pour Philippe Hudon, président directeur général d’Akonovia, la réduction des GES peut être motivée non seulement par des considérations écologiques, mais également par les enjeux énergétiques actuels, tels que la hausse des couts et de la demande. Dans le cadre de sa conférence « Comment atteindre la carboneutralité en période de turbulence », l’ingénieur a expliqué à une salle comble la nécessité de privilégier l’efficacité énergétique de nos bâtiments, et ce dès la conception. La modélisation énergétique constitue une alliée pour connaitre les charges énergétiques d’un projet et permettre d’appliquer les solutions les plus efficaces pour l’optimiser, que ce soit par l’enveloppe ou le système de chauffage/climatisation approprié. Et pourquoi ne pas pousser l’audace jusqu’à envisager des boucles énergétiques, de systèmes sous-utilisés qui présentent pourtant des avantages indéniables?

Mahnaz Nikbakht, présidente de Bâtiment Passif Québec, a elle aussi fait valoir les avantages environnementaux des bâtiments à faible consommation énergétique. Selon l’organisme, les critères de performance Passivhaus permettraient d’économiser jusqu’à 80 % de l’énergie utilisée en chauffage et en climatisation dans les bâtiments, un pas indéniable vers le net zéro. Et si de telles normes semblent plus facilement atteignables avec des bâtiments neufs, notamment à l’aide du logiciel de conception PHPP, elles n’en demeurent pas moins réalisables sur des constructions existantes. La certification EnerPHit est une déclinaison de la norme classique Passivhaus adaptée pour les bâtiments existants. Le plus grand projet au monde certifié EnerPHit se trouve d’ailleurs au Canada, il s’agit de la tour d’habitation Ken Soble, en Ontario.

 

Le grand retour du bois

Qui dit construction durable dit également construction en bois. Le matériau reprend sa place sur les chantiers un peu partout dans le monde, incluant au Québec, comme l’illustre la Politique d’intégration du bois dans la construction du Plan pour une économie verte 2030. La Régie du bâtiment du Québec (RBQ) en a profité récemment pour mettre à jour le guide sur les bâtiments de construction en bois d’au plus 12 étages publié en 2015. Une conférence de Gaétan Pelletier de la Régie du bâtiment du Québec proposait un survol des nouvelles lignes directrices encadrant ce type de construction.

En fin de journée c’était au tour de Rosaline Larivière-Lajoie de Cecobois de nous convaincre des vertus du bois comme outil de lutte contre les changements climatiques par la présentation d’une étude comparative réalisée en collaboration avec Écohabitation. Les résultats d’analyses ont clairement démontré l’impact des matériaux de structure sur les émissions de GES des bâtiments, annonçant une réduction des GES de 49 % dans le cas du modèle de bâtiment comprenant une structure de bois. L’outil d’estimation des émissions de gaz à effet de serre Gestimat lié à la fabrication des matériaux de structure permet d’ailleurs de comparer différents scénarios de bâtiment dans un contexte québécois.