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L’infrastructure de récupération des résidus CRD ne cesse d’être toujours plus performante au Québec. 

Par Rénald Fortier

C’est une véritable infrastructure vouée à la récupération des résidus CRD qui a émergé au cours 15 dernières années au Québec. Une industrie qui a timidement commencé à faire son nid après l’entrée en vigueur de la première politique québécoise de gestion des matières résiduelles à la fin des années 90, mais qui a réellement pris son envol avec l’entrée en vigueur de la redevance exigible pour leur élimination neuf ans plus tard. 

À telle enseigne que l’offre pour la récupération n’a cessé de se multiplier dans le secteur des CRD, alors qu’elle se limitait auparavant à la récupération des métaux. « De nouvelles plateformes sont apparues, par exemple le broyage du bois, de même que de plus en plus de centres de tri aptes à recevoir les débris de chantiers pêle-mêle », illustre Sébastien Richer, ex-président du 3R MCDQ et président de Gestion Ressources Richer. 

Ce n’est pas Ginette Pellerin, la directrice générale du 3R MCDQ, qui va le contredire. « Avant et après, c’est deux mondes. À l’époque où notre association a été créée, c’était presque artisanal la récupération et le recyclage des matériaux de construction, de rénovation et de démolition. Tout allait dans les sites d’enfouissement, ou presque. C’est dire tout le chemin qui a été parcouru depuis. » 

Aujourd’hui, on compte une quarantaine de centres de tri de résidus CRD en sol québécois, dont certains peuvent traiter entre 150 000 et 200 000 tonnes de matières annuellement. Et qui sont en mesure récupérer davantage de résidus en provenance de chantier et de retourner sur le marché des matières de plus grande qualité. 

Évolution technologique

Membre du conseil d’administration du 3R MCDQ, Charles Tremblay est bien placé pour en parler. Non seulement a-t-il été témoin de cette évolution, mais aussi y a-t-il pris part activement en mettant lui-même en place un centre de tri à la fine pointe de la technologie sur la rive sud de Montréal. 

« Dans la seconde moitié de la première décennie des années 2000, indique le président d’Écoservices TRIA, notre industrie est passée à ce que l’on appelle la troisième génération des centres de tri. On en compte maintenant une demi-dizaine répartie dans les régions de Montréal et de Québec. » 

Ces installations misent sur plusieurs technologies pour optimiser le triage des matières, comme des lecteurs optiques, des séparateurs aérauliques ou des courants de Foucault. « Elles atteignent des taux de déviation de l’enfouissement de l’ordre de 70 à 80 % », note Charles Tremblay, en soulignant que les centres de tri de seconde génération sont en mesure de récupérer efficacement aussi même s’ils sont moins mécanisés. 

C’est dire les avancées réalisées par cette jeune industrie quand on sait qu’il n’y a pas si longtemps encore, le triage des résidus CRD était invariablement fait manuellement sur une dalle de plancher. 

 

Les bénéfices de la récupération

La récupération et le recyclage des résidus CRD s’accompagnent évidemment de grands bénéfices sur le plan environnemental. Au premier chef en permettant la transformation de déchets en matières premières servant à la fabrication de nouveaux produits.

Jean-Louis Chamard, membre du conseil d’administration du 3R MCDQ et conseiller principal chez Chamard stratégies environnementales, note que le recyclage des matières résiduelles nécessite également moins d’énergie et génère moins de gaz à effet de serre que les matières vierges dans un processus de fabrication. Sans compter qu’il permet de réduire les risques environnementaux liés à l’enfouissement des déchets.